Les ministres de l'Intérieur et des Collectivités locales, et des Ressources en eau, Daho Ould Kablia et Abdelmalek Sellal, ont procédé mardi à la mise en service de plusieurs infrastructures et équipements socio-économiques pour l'amélioration des conditions de vie de la population de Bordj Badji-Mokhtar (Adrar). Lors de la deuxième et dernière journée d'une visite d'inspection aux deux communes de cette daïra frontalière avec le Mali, les deux ministres ont inauguré un centre d'observation et de contrôle épidémiologique à Bordj Badji-Mokhtar. Cette structure sanitaire, réalisée pour un investissement de 46 millions de dinars, a pour mission de surveiller la situation épidémiologique des populations de la région, lutter contre les maladies tropicales et prendre en charge sur les plans médical et préventif les Algériens se rendant dans les pays africains ainsi que la vaccination de la population. Le secteur de la santé dans cette région devrait, en outre, se renforcer à la faveur notamment de la réception très prochaine d'un hôpital de 60 lits et la réalisation d'une nouvelle maternité, ont indiqué des responsables locaux. Cependant, la couverture médicale demeure très faible dans cette région où il n'y a qu'un médecin pour 2 300 habitants, un dentiste pour 11 000 habitants, alors qu'une seule officine pharmaceutique est ouverte pour répondre à une population totale de plus de 23 000 habitants pour les deux communes de la daïra, dont 18 236 habitants pour la commune du chef-lieu et 4 968 habitants pour celle de Timiaouine, précise t-on. A cet effet, M. Ould Kablia a recommandé aux autorités locales d'accorder des facilitations financières et fiscales pour chaque jeune pharmacien désirant s'installer dans la région et a appelé à relancer le système de formation locale de sages-femmes pour parer au déficit en la matière. La délégation ministérielle a, en outre, procédé à l'ouverture à la circulation d'un tronçon de 50 km sur l'axe routier Bordj Badji-Mokhtar/Timiaouine, long de plus de 200 km, et qui permettra pour un coût de 571 millions de dinars de désenclaver le village de Timiaouine. Le projet de protection de la ville de Bordj Badji Mokhtar contre les inondations et les oueds, livrable en décembre prochain, et le chantier d'extension des capacités de la centrale électrique existante dans la même ville ont été également inspectés. La protection contre les inondations, dont la réalisation coûtera 338 millions de dinars, consiste à la mise en place d'une digue de 2 300 mètres de longueur et de 8 mètres de largeur pour la collecte et l'évacuation des eaux de pluie hors du périmètre urbain. Quant à la centrale électrique, les travaux d'extension permettront de porter sa capacité à 6 MW, soit le triple de sa capacité initiale, ce qui permettra, à compter de la fin du mois, de couvrir plus de 3 000 foyers et de réduire sensiblement les coupures de courant notamment en période de grande canicule. En outre, le site devant accueillir un projet de construction de 200 logements socio-locatifs inscrits dans un programme de wilaya portant sur 2 000 logements sociaux, a fait également l'objet d'une visite de la délégation ministérielle. S'exprimant à l'issue de cette visite, M. Ould Kablia a rappelé qu'il était venu dans cette région stratégique sur instruction du chef de l'Etat pour évaluer les besoins et préoccupations de sa population et de leur faire part de la consistance du programme spécifique de développement qui leur a été attribué. De son côté, M. Sellal a affirmé qu'il était venu particulièrement pour inspecter les opérations de renforcement de l'alimentation en eau potable. La région de Bordj Badji-Mokhtar est pratiquement sécurisée en matière d'AEP, mais le problème se posait sur le volet distribution, explique-t-il. Il a ajouté dans ce sens que le barrage inféro-flux (10 à 15 millions de m3) de Timiaouine, mis en service hier et opérationnel dans quelques mois, devrait prendre en charge à long terme cette question. De même, le transfert Tagraout-Timiaouine sur 80 km sera d'un apport supplémentaire pour cette localité en matière d'AEP et d'irrigation. Réuni la veille dans la soirée avec les notables de la région de Bordj Badji Mokhtar, M. Ould Kablia avait annoncé l'attribution d'une enveloppe de 6,5 milliards de dinars (environ un milliard de dollars) pour l'exécution du programme spécifique de développement arrêté pour cette région frontalière avec le Mali pour améliorer les conditions de vie de ses habitants.