Des milliers de personnes rassemblées hier à Deraa aux funérailles de deux manifestants ont crié «Dieu, la Syrie, la liberté». Un appel a été lancé sur Facebook pour une nouvelle manifestation à Homs (160 km au nord de Damas), au lendemain d'une violente répression à Deraa. Vendredi, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes de Syrie. A Deraa, dans le sud du pays, les forces de l'ordre ont tiré à balles réelles, tuant quatre manifestants, selon un militant des droits de l'homme sur place. Des centaines d'autres personnes auraient été blessées. On a aussi manifesté vendredi à Homs et à Banias, sur la côte. A Damas, la capitale, des manifestants, dont on ignore le nombre, ont été dispersés à coups de bâton par des agents de sécurité en civil déployés en masse devant la mosquée des Omeyyades. Au moins deux manifestants ont été emmenés par les agents de sécurité qui ont donné des coups de pied à l'un d'eux qui leur résistait. Il s'agit de la troisième manifestation organisée et dispersée par la force, à Damas cette semaine, en dépit de la loi d'urgence en vigueur depuis 1963. Mercredi, des proches de prisonniers politiques avaient manifesté près du ministère de l'Intérieur. Au total, 34 personnes avaient été arrêtées, parmi lesquelles 32 ont été inculpées jeudi d'«atteinte au prestige de l'Etat», selon une organisation de défense des droits de l'homme. Les ONG syriennes ont appelé le gouvernement syrien à «libérer immédiatement tous les détenus d'opinion et de conscience dans les prisons syriennes». «Les Etats-Unis condamnent fermement les violences qui ont été commises aujourd'hui en Syrie et appellent le gouvernement syrien à autoriser les manifestations pacifiques», a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, Tommy Vietor. «Les responsables des violences d'aujourd'hui devront rendre des comptes», a-t-il ajouté. Pour sa part, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a appelé Damas à la retenue et a jugé inacceptables l'utilisation d'armes létales et l'arrestation arbitraire de manifestants agissant de manière pacifique.