Skype, fournisseur des services de la voix sur IP (VoIP), était face à plusieurs scénarios pour son avenir. La société, fondée en 2003, par Niklas Zennstrom et Janus Friis, pense depuis longtemps à entrer en Bourse à New York ou carrément changer de propriétaire. Skype, fournisseur des services de la voix sur IP (VoIP), était face à plusieurs scénarios pour son avenir. La société, fondée en 2003, par Niklas Zennstrom et Janus Friis, pense depuis longtemps à entrer en Bourse à New York ou carrément changer de propriétaire. Des rumeurs de rachat avaient couru depuis dans la presse, notamment par Cisco, Facebook et Google. C'est finalement cette dernière hypothèse qui s'est réalisée. La semaine passée, Microsoft a mis la main sur Skype pour 8,5 milliards de dollars. C'est la plus grosse acquisition de l'histoire de l'éditeur de logiciels. Le paiement sera en cash et Skype sera intégré au groupe sous la forme d'une division indépendante dont le président ne sera que l'actuel patron du service VoIP de Microsoft. Le DG de Microsoft, Steve Ballmer, et le PDG de Skype, Tony Bates, ont affirmé leur intention de réunir «le meilleur de Microsoft et le meilleur de Skype» et renouvelé leur engagement auprès des plateformes non-Microsoft. «Skype est un service phénoménal adoré par des millions de gens dans le monde», a souligné dans un communiqué Steve Ballmer. «Ensemble nous créerons l'avenir des communications en temps réel pour que les gens restent facilement connectés à leur famille, leurs amis, leurs clients et leurs collègues partout dans le monde», a-t-il ajouté. Cette opération permettra à Microsoft d'insérer plus étroitement Skype dans la vie des entreprises, étudiants, professeurs et familles et de faire basculer ainsi sa clientèle de 170 millions d'utilisateurs réguliers par mois à plusieurs milliards. Il dispose, en effet, d'une solution serveur pour les communications unifiées qui relie les PC à un PBX pour offrir des services de voix sur IP, de la messagerie instantanée et de la vidéoconférence. Auparavant dénommée Communications Server, cette offre s'appelle aujourd'hui Lync, le versant Lync Online se présentant sous la forme d'un service Cloud aux fonctionnalités similaires. L'éditeur de Windows pourra également s'appuyer sur Skype pour consolider son partenariat récent avec le fabricant de terminaux mobiles, Nokia et développer alors son système d'exploitation mobile, Windows Phone 7 afin de se doter d'une technologie capable de concurrencer les services de Google (Google Voice) et Apple (Facetime). D'autres nouvelles de Skype sont attendues mardi prochain, quand Microsoft présentera une nouvelle mise à jour pour le système d'exploitation Windows Phone. Ceci dit, Skype serait optimisé pour les PC et mobiles tournant sous Windows et la Xbox Kinect. De nombreux blogs dédiés aux nouvelles technologies ainsi que leurs commentateurs pensent que Microsoft a payé trop cher pour acquérir Skype. Mais, si Microsoft a misé autant sur ce dernier, c'est aussi que le groupe américain cherchait à empêcher une alliance de l'ex-filiale d'eBay avec Google. Selon la presse américaine, le moteur de recherche envisageait un partenariat étroit avec Skype. Facebook, dont Microsoft est actionnaire, réfléchissait lui aussi à une alliance avec le service de VoIP. Ce dernier partenariat ne serait vraisemblablement pas remis en cause. Côté régulation, ce rachat devrait faire réfléchir les actionnaires de Microsoft. Depuis sa création, Skype a toujours refusé de se présenter en tant opérateur de télécommunications. La société s'est toujours considérée comme un éditeur de logiciels de VoIP. Cette situation lui a permis de faire des économies en échappant au financement du service universel. Il a donc commercialisé des services de communications électroniques sans que la déclaration ait été faite. Microsoft est menacé de payer, dans plusieurs pays, une amende à effet rétroactif si Skype était reconnu avoir mené son activité dans l'illégalité, c'est-à-dire sans licence d'opérateur. F. F.