«7264 demandes de visas non immigrants ont été traitées par le service consulaire de l'Ambassade américaine au courant de l'année 2010, dont 1061 demandes de visas affaires et 3140 demandes visas affaires et touristiques.» C'est ce qu'a déclaré Mme Jennifer Noisette, consul des Etats-Unis d'Amériques à Alger, à propos des procédures consulaires de l'Ambassade, concernant le traitement des demandes de visas d'affaires. Lors de l'ouverture du Forum algéro-américain, ayant pour thème «l'accès des produits algériens au marché américain», Mme le consul a rappelé qu'en novembre 2009, la validité du visa d'affaires est passée d'un an à deux ans et cela afin de faciliter et d'encourager la circulation des hommes d'affaires ainsi que pour renforcer la coopération algéro-américaine. Elle a révélé entre autres, que «le service consulaire prévoit le concours de traducteurs en langues arabe, kabyle et française». Annonce qui n'est pas pour déplaire aux chefs d'entreprises présents à ce forum. Les opérateurs des secteurs suivants : datte, huile d'olive, figues, agroalimentaire, pâtes alimentaires, artisanat et bien d'autres ont été conviés à participer à cet événement sur l'initiative de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX) en partenariat avec la Chambre du commerce algéro-américaine (AMCHAM). M. Mohamed Bennini, directeur général d'ALGEX a déclaré que ce forum s'inscrit dans la «perspective de développer davantage nos échanges dans le cadre de la diversification de l'économie algérienne». Tout en avouant la rareté de ces échanges hors hydrocarbures entre l'Algérie et les Etats-Unis malgré leurs potentialités existantes. «Certaines entreprises algériennes qui ont pu investir le marché américain ont apporté la preuve que c'était très faisable, d'où l'objectif de ce forum qui est d'encourager d'autres opérateurs économiques à explorer le marché américain et à découvrir les opportunités d'accès pour les produits algériens», a-t-il expliqué. Loin d'être exhaustif, M. Kurt Seifarth, attaché agricole de l'Ambassade des USA a présenté un guide sur l'administration américaine pour les produits alimentaires et pharmaceutiques (FDA), qui est en charge de la sécurité alimentaire aux USA, les règles qui la régissent et les nouvelles réglementations amendées, qui ont pour mission de renforcer le rôle de FDA et de promouvoir la santé publique à travers le monde. M. Kurt a rappelé l'existence du bureau de FDA à Aman dont l'objectif est d'établir une compréhension de la politique d'exportation et des activités de FDA. Cette dernière coopère avec des organismes régionaux y compris algériens dans le domaine de la réglementation. Il a estimé que les importateurs et les producteurs doivent être au courant de la nouvelle réglementation avant de se lancer sur le marché américain. «Le FDA a mis l'accent sur la mise au point d'un système alimentaire global et un mandat de prévention élargie qui prévoit la responsabilité des importateurs et producteurs», a-t-il souligné. Par ailleurs, il a insisté à maintes reprises sur les critères des USA en matière de sécurité alimentaire, d'où le renforcement des inspections, la prévention et la supervision des importations. «Les autorités américaines exigent la certification des importations alimentaires et aussi les préavis concernant les expéditions de produits amendés», a-t-il révélé. En ajoutant d'un ton humoristique : «Ne pensez pas qu'il y a des chiens de garde aux frontières américaines mais nous donnons beaucoup d'importance aux nouvelles réglementations». Concernant les produits algériens qui existent déjà sur le marché américain mais en quantités insuffisantes, il dit : «Nous aimerions avoir davantage de bonnes dattes algérienne». Avant de conclure : «Il y a de grandes possibilités pour développer un commerce entre nos deux pays qui dépasseraient de loin les difficultés que représente la législation actuelle». Le Dr Smail Chikhoun, président du Conseil d'affaires algéro-américain (USABC), a quant à lui, défendu fermement la qualité du produit algérien parmi ceux existant sur le marché américain et a affirmé qu'elle est souvent meilleure. «Les produits algériens ont totalement leur place sur les marchés des USA», a-t-il déclaré. Il a pris comme exemple les groupes Vitajus, Cevital, Sim ainsi que Hamoud Boualem qui ont réussi à toucher quelques marchés, mais, selon lui, ça reste insuffisant. Dr Chikhoune préconise de faire des efforts dans le sens de mettre un budget qui servira de support au marketing pour arriver à atteindre les grands distributeurs américains. Chose qui est faite par certains organismes spécialisés dans la promotion des produits étrangers aux USA. «Avant de commencer les procédures d'exportations, il faut avoir un budget réservé à la publicité pour votre produit. C'est coûteux mais ça marche», a-t-il assuré. Il a insisté par contre sur «la continuité dans la qualité et la continuité dans le volume», surtout, conclut-il, que la compétition est très féroce, car énormément de produits étrangers se vendent aux USA. Témoignages sur d'éventuels débouchés pour les produits algériens M. Gary Hirsch, expert américain a, quant à lui, apprécié le travail qu'a réalisé Amcham en partenariat avec l'Ambassade américain pour promouvoir les liens sur le plan économique entre les deux peuples algérien et américain. Il a estimé qu'en termes de produits agricoles, il existe des opportunités de développer un commerce dans les deux sens dans ce secteur. Il a expliqué qu'aux Etats-Unis, plus de 60% des fruits et légumes ainsi que 60% des aliments dérivés de la faune maritime achetés par le consommateur américain proviennent de l'importation. Il a avoué que «bien que les USA soient un grand pays producteur agricole, néanmoins, il a besoin de répondre à la demande constante intérieure en produits variés d'où sa dépendance aux produits importés pour compléter la production américaine». L'autre facteur qui favorise le commerce entre les deux pays, selon lui, est la diversification constante de la population américaine en provenance de différentes régions du monde, dont les pays du Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Par voie de conséquence, les goûts changent constamment. Ces derniers, d'après l'expert américain, orientent le consommateur américain vers le désir de consommer de nouveaux produits. Il a cité à titre d'exemple la forte demande sur les dattes et les figues, produits nouveaux qui, avant, n'avaient pas d'importance. Ce changement de goût correspond par conséquent au changement de la composante américaine. M. Hirsch ne s'est pas arrêté là, selon lui, d'autres avantages appréciables sont à envisager quant à une possibilité d'un développement du commerce entre l'Algérie et les USA. Il évoque le coût du transport qui est une composante critique à prendre en considération, mais qui peut être reconsidérée du moins en ce qui concerne l'Algérie et la côte Est américaine, étant donné que la distance est relativement moindre par rapport à la distance entre les USA et des pays de l'Asie. L'autre avantage, et pas des moindres, est celui de l'inflation qui est devenue un facteur des plus importants dans certains marchés qui comptaient précédemment sur des «producteurs à bas prix». Chose qui permettra à certains produits de certains pays tels que l'Algérie d'être plus compétitifs qu'ils auraient pu l'être, il y a un an. «Mettre ensemble tous ces facteurs aideraient à comprendre le besoin de revoir la vision qui concerne les relations commerciales agricoles des deux pays», a-t-il précisé. Il a ajouté, entre autres, que l'exportation des produits agricoles vers les USA n'est pas simplement un potentiel significatif d'exportation accru en termes de produits bruts mais aussi des possibilités d'exporter des produits à valeur ajoutée qui permettraient d'augmenter les revenus et la création d'emplois dans les secteurs agricole et industriel en Algérie. D'autres intervenants se sont succédé lors de ce forum comme le représentant d'ALGEX qui a mis en exergue le soutien et l'accompagnement qu'apporte sa société aux entreprises algériennes en particulier les PME et PMI, en mettant un système d'information pour leur faciliter l'accès au marché américain. M. Tariket, directeur de la Compagnie algérienne de garantie à l'exportation (CAGEX), quant à lui, a axé son intervention sur le panorama des risques dans le monde et de ce fait situer l'intervention de la CAGEX au profit des opérateurs économiques et des exportateurs en particulier, en assurant aux investisseurs étrangers les plus récalcitrants une totale sécurité quant à d'éventuels changements dans le pays et risques politiques. ECHANGES COMMERCIAUX ALGERIE-ETATS-UNIS 2010 Exportations : 136 06 04 (millions USD) Importations : 2157 105 (millions USD) Solde : 114 48.94 (millions USD) Kahina Bencheikh El Hocine