Pas moins de 798 Algériens ont pu fouler le sol américain grâce à la loterie en 2009. Lors d'un point de presse organisé hier au siège de l'ambassade des Etats-Unis à Alger, Jennifer Noisette, consul des Etats-Unis à Alger, est revenue sur la question des visas, le cas des ressortissants américains en Algérie ainsi que le casse-tête des intermédiaires qui prétendent pouvoir délivrer le précieux sésame ouvrant la porte des USA à leurs clients. Le nombre de visas d'immigration délivrés l'année dernière a ainsi atteint les 1089 contre 693 en 2002. Pas moins de 798 Algériens ont pu fouler le sol américain grâce à la loterie en 2009. Leur nombre était d'à peine 511 en 1995. « Les gens sont un peu plus au courant de cette opération. Les choses ont évolué depuis que les Algériens ne doivent plus se déplacer en Tunisie pour régler les problèmes de visa », déclare Mme Noisette, en indiquant que le dépôt des dossiers pour la loterie 2012 débutera dès le mois d'octobre. Au total, le taux de refus de visas américains de toutes catégories est de l'ordre de 23%. Selon Jennifer Noisette, il s'agit surtout de personnes qui ne semblent pas avoir d'attaches solides en Algérie. Le consulat américain y soupçonne des intentions d'immigration clandestine. « La loi est claire : selon l'article 214 b, chaque demandeur de visa est un immigrant potentiel tant qu'il ne prouve pas son attachement à son pays d'origine », précise la responsable des affaires consulaires américaines. Le consulat des Etats-Unis travaille pour contrer les « intermédiaires » qui prétendent garantir un visa américain pour leurs clients. « Ces gens font croire qu'ils ont des relations personnelles avec moi ou avec le personnel du consulat, ce qui est totalement faux », souligne Jennifer Noisette. Et d'ajouter : « Les demandeurs de visa croient souvent qu'il est plus facile de l'obtenir en passant par un intermédiaire, ce qui est totalement dénué de sens. Ils peuvent obtenir leur visa sans passer par l'agence. » Des agents de voyages ou gérants de cybercafés font ainsi croire qu'ils« contrôlent » la délivrance de visas américains et qu'ils y ont des connaissances solides. Précisant que le consulat prend en compte le profil des individus et non l'agence qui les accompagne, Jennifer Noisette déplore le fait que de nombreux demandeurs gaspillent ainsi leur argent. Elle souligne que les agents de voyages retardent, dans certains cas, l'exécution de la procédure. « Nous ne sommes pas les ennemis des agents de voyages, c'est juste qu'ils font souvent des erreurs dans les formulaires et qu'ils négligent, parfois, des informations qui conduisent au renvoi du dossier », indique-t-elle. Parmi les problèmes auxquels font face les services consulaires américains figure notamment celui des faux documents. « Nous avons trouvé des documents falsifiés dans les demandes d'immigration, de visas touristiques et de visas d'affaires. Il nous est même arrivé de déceler de faux passeports. Nous travaillons en collaboration avec les services concernés algériens pour contrer ce problème », dit Mme Noisette. Bien sûr, il existe aussi des cas où des Algériens ne reviennent jamais de leur séjour américain. « Cela, nuance Mme la consul américaine, existe dans tous les consulats américains aux quatre coins de la planète et pas seulement en Algérie. » Selon les statistiques du consulat US à Alger, il y a probablement près de 1500 ressortissants américains sur le territoire algérien. Jennifer Noisette aimerait que toutes les personnes détenant un passeport américain, y compris ceux d'origine algérienne, s'inscrivent au consulat US pour bénéficier des services qui leur sont offerts.