La 9e édition de Dimajazz se tiendra pour la première fois depuis 2005 au Palais de la culture Malek-Haddad, et ce, du 17 au 23 juin prochain, et marquera un retour aux sources avec une configuration «plus accessible, plus ouverte et plus populaire», selon les termes du communiqué de presse émanant du commissariat du festival, devenu au fil des ans le rendez-vous incontournable des amoureux du jazz au sens le plus large du terme. Cette réorientation s'expliquerait par le virage «élitiste» qu'était en train de prendre la manifestation depuis quelques éditions, et ce, en dépit d'une qualité artistique intacte, ce qui en résultera un début de désaffection d'un public jusqu'alors fidèle, état de fait favorisé par la faible capacité d'accueil du théâtre régional de Constantine, ce qui faisait qu'entre les invités, ceux qui s'auto-invitaient, et les resquilleurs «officiels», il n'y avait presque plus de place pour le mélomane lambda, pourtant principal concerné par les concerts. C'est d'ailleurs ce qui aura motivé les organisateurs à opter pour le spacieux Palais de la culture. Toutefois, le communiqué insiste sur le fait que «la cuvée 2011 demeure fidèle aux fondamentaux du Dimajazz», à savoir :nouveauté, qualité et pédagogie. La configuration pour cette année connaîtra la mise en place en marge du festival principal d'un festival off qui sera consacré aux groupes amateurs «en quête de professionnalisation». Concernant le festival qui se déroulera à la salle Tchanderli, le programme concocté pour cette édition compte des poids lourds du jazz, à l'image de Boney Fields et sa machine à groove the Bone's Project, et dont le passage à l'édition 2008 aura laissé de bons souvenirs aux amoureux de funk musclé ; du claviériste malien Cheik Tidiane Seck, vétéran du synthétiseur Moog et de l'orgue Hammond B3 au CV impressionnant (Carlos Santana, Living Color, Salif Keita, Joe Zawinul…) et qui sera accompagné par le batteur de jazz ivoirien Paco Sery. Petite curiosité : la formation cosmopolite Hijaz, qui n'aura pas usurpé l'étiquette «world music» en ce sens qu'elle produit un jazz aux fortes sonorités nord-africaines et européennes. Pour la soirée de clôture, les organisateurs, fidèles à la tradition, auront frappé un grand coup en conviant le guitariste Keziah Jones, inventeur du son blufunk (mélange de blues, de soul et de funk) et auteur en 1992 du succès planétaire «Rythm is love». Le festival off se déroulera durant les après-midi sur l'esplanade du Palais de la culture (la scène s'appellera Aziz Djemame, du nom du regretté initiateur de Dimajazz décédé en 2005). Pour cette première, il sera exclusivement réservé à des formations locales, histoire d'«offrir un tremplin et garantir une rampe de lancement pour la nouvelle scène musicale algérienne». A noter que la journée du 21 juin, coïncidant avec la fête de la musique, sera consacrée à la ville de Constantine et verra quatre groupes du cru se partager la scène, K.O.G., Tey, Smoke et Illusion. Pour ne pas déroger à la coutume, des master-class seront animées quotidiennement par les musiciens invités, et ce, toujours au niveau du Palais de la culture Malek-Haddad. Pour rappel, Dimajazz est né en 2003 des efforts d'activistes culturels regroupés dans l'association Limma et dont le seul leitmotiv était la promotion de la culture dans une ville moribonde, le relais ayant été repris par un commissariat du festival en 2007.