La septième réunion informelle entre le Front Polisario et le Maroc sur le dossier du Sahara Occidental entamé lundi à Manhasset (New York) sous l'égide des Nations unies en la personne de Christopher Ross a pris fin hier soir. Ce septième round, qui s'est tenu à huis clos à la résidence de Greentree Estate (Manhasset) intervient après la précédente réunion informelle de Valette, à Malte, et dont le processus initié par l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU bute sur les questions de fond, n'a pas été pour aboutir à du concret. A la position du Front Polisario, attaché à l'application du Droit international pour une question de décolonisation inscrite à l'ONU consacrant le droit du peuple sahraoui à un référendum pour l'autodétermination, le Maroc vise une solution à l'encontre de la légalité internationale par sa proposition d'accorder une autonomie pour le Sahara Occidental. Cet septième round s'est tenu suite au rapport sur le Sahara occidental du secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, rendu public fin avril dernier, et après l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 1979 et le renouvellement du mandat de la Minurso jusqu'en avril 2012. Il est à noter que Ban Ki-moon a estimé dans son rapport en question, qu'après quatre années et une série de réunions entre les deux parties en conflit sous l'égide de l'ONU, le processus de négociation «reste dans l'impasse». Ceci étant de son côté, le Conseil de sécurité a souligné que «considérant» que «le maintien du statu quo n'est pas acceptable à long terme», le Conseil de sécurité de l'ONU a invité les deux parties «à faire preuve d'une plus grande volonté politique en vue d'une solution, en discutant de façon plus approfondie de leurs propositions respectives». Ce qui devrait réouvrir la voie pour la remise à table du Plan de règlement de 1991 et des Accords de Houston de 1997 et approuvés par le Conseil de sécurité qui portent sur la tenue d'un référendum d'autodétermination incluant les trois options : l'indépendance, l'intégration ou l'autonomie. A la veille de la tenue de ce septième round, le représentant sahraoui à l'ONU, M. Boukhari, a souligné que le Front Polisario «attend du Maroc une attitude plus constructive, loin de la position d'intransigeance et de défi à la légalité internationale», après avoir déclaré que le Front Polisario souscrit à l'application du droit international pour le règlement du conflit. Ceci étant, on remarquera que depuis le lancement de l'initiative de l'ex-diplomate américain Ross, relative à la tenue de réunions informelles entre les deux parties précitées, l'envoyé personnel de Ban Ki-moon pour le Sahara Occidental n'a pas réussi à ce jour à sortir de l'impasse. Une situation héritée depuis le refus de Rabat à se souscrire et à se conformer à la légalité internationale et persiste à promouvoir une politique de tergiversations dans l'espoir de voire le fait accompli de sa colonisation du Sahara Occidental prendre le dessus sur le droit internationale. Christopher Ross, connu pour être un fin diplomate, compte mener sa mission sans perdre de vue les raisons qui ont mené l'ex-envoyé spécial pour le Sahara Occidental, James Baker en l'occurrence, à démissionner de son poste devant l'obstination de Rabat à se soustraire à la légalité internationale. Ce qui ne peut plus être à l'ordre du jour dans la gestion par Rabat de sa colonisation du Sahara Occidental. Contestations pacifiques des Sahraouis dans les territoires occupés pour leur indépendance, l'attachement du peuple sahraoui à son droit au référendum d'autodétermination porté par l'action politique et diplomatique de son seul représentant, le Front Polisario, et le soutien international indéfectible à la cause sahraouie. Des donnes incontournables qui ne sont pas pour être ignorées par Christopher Ross, mais qui constituent un casse-tête pour le Maroc dans sa politique coloniale au Sahara Occidental. Et c'est autour de ces éléments que le Maroc, bénéficiant du soutien de Paris au Conseil de sécurité, tente de manœuvrer et tergiverser pour promouvoir un autre sens à la légalité internationale, via son projet d'autonomie pour une question de décolonisation.