Les enseignants universitaires et les académiciens ont appelé à l'ouverture d'un débat national auquel prendraient part toutes les forces politiques du pays sans exclusion à travers l'organisation d'une conférence nationale. L'Association des oulémas musulmans algériens, invitée à faire part de ses recommandations, a qualifié ces consultations de «nouvelle étape historique pour l'ancrage de la démocratie». Dans le même sens, des personnalités religieuses ont mis en évidence l'importance qu'accorde la religion islamique aux consultations et concertations (la choura), qui relèvent d'un «devoir religieux et national». En ce sens, l'ancien archevêque d'Alger, Mgr Henri Teissier, a considéré que son invitation par l'Instance était un «signe que l'Algérie veut accueillir tous ses enfants». Les représentants d'associations de jeunes, de femmes et de syndicats de patronat voire des journalistes n'ont pas été en reste puisqu'on a sollicité leurs avis sur les réformes, avançant des suggestions, chacun dans son domaine, telle que les associations de femmes qui ont soutenu le système des quotas au sein des assemblées élues. Les représentants des associations de jeunes ont appelé à revoir à la baisse l'âge de candidature, alors que ceux des journalistes ont plaidé pour plus d'ouverture, de liberté et surtout l'amélioration des conditions socioprofessionnelles de la corporation. Les syndicats ont insisté pour le confortement du pluralisme syndical, considérant que les syndicats autonomes devraient être associés aux réunions de la tripartite (gouvernement-patronat et UGTA). Les propositions de l'UGTA sur les réformes politiques L'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a rendu publiques, vendredi, ses propositions relatives aux réformes politiques initiées par le chef de l'Etat et soumises à l'Instance de consultations sur ces réformes, qui vient d'achever l'essentiel de ses activités. L'UGTA, dont des représentants avaient été reçus par cette même commission consultative, se dit d'emblée «convaincue» de la volonté du président de la République de faire de ces réformes politiques «l'ultime étape» dans le processus du renouveau national qui a permis, selon elle, de «recouvrer la paix, de relancer l'économie nationale, d'améliorer les conditions de vie de la population et de concrétiser la modernisation de l'Etat». Détaillant ses propositions et au chapitre des droits sociaux, la centrale syndicale considère, dans un document reçu à l'APS, que la garantie de ces droits fondamentaux par la Constitution revêt une «importance et une signification particulières» en donnant au travailleur sa véritable valeur de créateur de richesses. Parmi ces droits sociaux fondamentaux, l'UGTA cite, entre autres, l'accès gratuit à la santé et à l'éducation, la protection de la liberté syndicale, de la pluralité syndicale et du droit de grève, le droit à la négociation collective, la consécration de l'emploi comme facteur primordial du progrès social et de la dignité humaine. Le dialogue social a été aussi au centre des propositions de la centrale syndicale, qui note que l'expérience algérienne en la matière a produit une culture de la négociation, du consensus et de la responsabilité et généré une dynamique de consolidation du dialogue social à travers le Pacte national économique et social. Dans ce cadre, l'UGTA estime que le tripartisme (gouvernement, syndicats des patrons et des travailleurs), «valeur indispensable» dans l'accélération l'essor de développement économique et social du pays, «doit être constitutionnalisé». Credo de l'Instance : consultations «larges et profondes» et respect de tous les avis Au début de ces consultations, le 21 mai dernier, le président de l'Instance de consultations sur les réformes politiques, Abdelkader Bensalah, avait planté le décor en affirmant qu'aucun acteur politique ne sera exclu des consultations, en dehors des tenants de la violence. Le porte-parole de l'Instance, Mohamed-Ali Boughazi, qui animait un point de presse hebdomadaire chaque samedi, avait mis en évidence le «respect» de la part de l'Instance des avis et positions émanant de toutes les composantes de la société (politique et civile) concernant le contenu et la conduite de ces consultations. Il a ainsi souligné que la commission a œuvré, dès le début de ses rencontres, à mener des consultations «larges et profondes», en évitant d'émettre, conformément à sa mission, le moindre commentaire et/ou de répondre aux critiques dont elle fait l'objet.