Photo : Fouad S. La commission de consultations politiques pourrait encore recevoir, croit savoir l'APS qui cite une source proche de cette instance consultative, avant la clôture officielle de ses activités, dans les prochains jours des personnalités invitées, au même titre que les autres, à exprimer leurs observations et suggestions sur les réformes et qui n'ont pas pu prendre part à ces consultations pour des «considérations personnelles». D'autant que l'instance n'a pas réussi à recevoir tout ce que l'Algérie compte comme forces politique et sociale, certaines parties préférant boycotter carrément l'initiative présidentielle, alors que d'autres se sont contentées d'une approche épistolaire, transmettant par écrit à l'instance leurs avis et propositions mais, de cette façon, ils auront tenu tout de même à participer au débat.Mais les centaines d'invités qui ont défilé pendant un mois devant M. Abdelkader Bensalah et ses deux assistants, auront, à de rares exceptions près, fait de la révision de la Constitution la clé des réformes devant consolider l'objectif d'une Algérie démocratique et ouverte sur son temps. Les suggestions de la classe politique, des personnalités nationales, des syndicats et du mouvement associatif ont convergé vers une réforme constitutionnelle entendue comme le prélude à «plus de démocratie et de liberté», même si la démarche à suivre pour y parvenir n'a pas vraiment fait l'unanimité. LA REVISION DE LA CONSTITUTION, MÈRE DE TOUTES LES REFORMES A travers la révision de la Loi fondamentale du pays, considérée comme «la mère de toutes les réformes», les hôtes de Bensalah ont focalisé sur le principe de «l'alternance au pouvoir», chacun allant de sa proposition en ce qui concerne la limitation des mandats à la magistrature suprême. Toujours au chapitre de la Constitution, il ressort des suggestions des différentes parties que la révision de ce texte fondamental doive intervenir «en priorité» avant toute autre révision de textes de loi. Pour ce qui est du régime à appliquer à l'avenir, les avis divergent entre le régime présidentiel, semi-présidentiel et parlementaire, chacun avançant ses arguments. En revanche, la majorité des hôtes de Bensalah ont applaudi la révision des lois organiques, à savoir la loi électorale et sur les partis politiques, tout en insistant sur l'indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs, «socle» d'une République démocratique pérenne. Plusieurs partis politiques ont ainsi appelé, dans le cadre de la révision de la loi électorale, à prôner un mode électoral uninominal à deux tours, afin d'éviter l'élimination des partis politiques n'ayant pas obtenu 5% des suffrages. Pour ces formations politiques, les élections législatives de 2012, devraient constituer la «première étape» des réformes politiques. Ces réformes doivent se concrétiser dans le cadre d'un consensus entre tous les acteurs, selon les recommandations des invités de l'instance de Bensalah. Les propositions divergent dans la forme, mais convergent dans leur globalité vers le principe de la consolidation de la démocratie.Les enseignants universitaires et académiciens ont appelé à l'ouverture d'un débat national auquel prendraient part toutes les forces politiques du pays sans exclusion, à travers l'organisation d'une conférence nationale. Les représentants des associations de jeunes ont appelé à revoir à la baisse l'âge de candidature, alors que ceux des journalistes ont plaidé pour plus d'ouverture, de liberté et surtout l'amélioration des conditions socioprofessionnelles de la corporation. Les syndicats ont insisté pour le confortement du pluralisme syndical, considérant que les syndicats autonomes devraient être associés aux réunions de la tripartite.