«Le retour de la sécurité et de la stabilité en Libye, que nous souhaitons rapide dans ce pays frère, permettra le retour à des relations fortes et solides», a déclaré, hier, M. Ouyahia, en marge de la reprise des travaux de l'Assemblée populaire nationale. Réaffirmant la position de l'Algérie vis-à-vis de la crise libyenne, tout en rappelant les récentes déclarations du chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci qui s'était exprimé «au nom de la République», M. Ouyahia a indiqué que les deux pays «sont liées par des relations de fraternitéet de bon voisinage». S'agissant de lectures de certains sur l'accueil par Alger de membres de la famille de Kadhafi, «un acte humanitaire», le Premier ministre a souligné qu'ils sont «sous la responsabilité des Algériens» et que «les Libyens eux-mêmes l'ont affirmé et nous ont demandé de les considérer comme des Algériens». «Notre pays a une histoire, des traditions et une civilisation, et la Libye, pays frère, a un peuple avec une histoire ancestrale, un peuple voisin avec qui nous partageons un passé glorieux», a souligné M. Ouyahia en précisant qu'il y a «un avenir radieux» pour les relations entre les deux pays. Revenant sur la campagne politico-médiatique orchestrée contre Alger par certains après l'accueil de membres de la famille de Kadhafi, il se contentera de rappeler que «des responsables d'autres pays» ont déjà été accueillis ailleurs sans susciter de réactions semblables, citant des membres de la famille du défunt président Saddam Hussein accueillis par d'autres pays, et plus récemment l'accueil du président tunisien déchu «en personne» et de sa famille, poursuivis par la justice tunisienne, qui n'a pas provoqué «cette tempête». L'Algérie, il y a lieu de le rappeler, avait informé le secrétaire général des Nations unies, le président du Conseil de sécurité et le président du conseil exécutif du CNT, Mahmoud Jibril. S'agissant de l'abondance d'armes en Libye induite par l'ampleur de la crise libyenne, le ministre chargé des Affaires maghrébines et africaines indique qu'«une situation nouvelle a été créée par la crise libyenne». Il s'agit, pour lui, d'une «crise qui peut avoir des répercussions sur la sous-région notamment à travers deux phénomènes : la circulation d'armes et le retour massif de personnes chez elles».