La conférence de haut niveau sur le partenariat dans les domaines de la sécurité et du développement entre les pays du champ et les partenaires extrarégionaux a débuté, hier, au Palais des nations, à Alger, avec la participation de 38 délégations, d'une centaine d'experts et d'un nombre important de journalistes représentant plusieurs organes nationaux et étrangers. Donner un nouvel élan à la stratégie commune de lutte contre l'insécurité et la pauvreté, et renforcer le partenariat en la matière sur les plans régional et extrarégional ont été le thème des différentes interventions ayant marqué l'ouverture des travaux que ce soit de la part des représentants des gouvernements des pays du champ (Algérie, Mauritanie, Mali et Niger) ou ceux des partenaires extrarégionaux (Etats-Unis, France et Grande-Bretagne). Ces derniers ont tenu, faut-il le noter, à dénoncer à l'occasion l'attentat «criminel et barbare» qui a ciblé l'Académie militaire interarmes de Cherchell et à reconnaître «le rôle important de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel», compte tenu de son expérience en la matière et sa volonté affichée pour lutter efficacement contre la triple menace du terrorisme, du crime organisé et du sous-développement. Lors de son intervention à l'entame des travaux de cette rencontre d'une importance extrême à l'échelle régionale et mondiale, le ministre délégué auprès du ministère des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a considéré que « le moment est venu de donner une forte impulsion à la coopération entre les pays du champ (Algérie, Mali, Niger et la Mauritanie) et les partenaires extrarégionaux». Et d'enchaîner : «Nous sommes pleinement conscients que la lutte contre ces menaces d'envergure appelle nécessairement la conjugaison des efforts et la convergence de toutes les bonnes volonté.» Clair et précis, le ministre algérien a expliqué que le partenariat souhaité dans ce cadre devra être «actif et efficient» et ce, en permettant d'apporter des réponses appropriées aux besoins des pays du champ en matière de formation et de renforcement de capacités, d'échange d'évaluations et de renseignements, de fourniture d'équipements spécifiques parallèlement à la mise en œuvre de projets de développement bénéficiant aux populations les plus vulnérables. Compte tenu de l'importance du sujet et de la présence de parties ayant déjà recouru au paiement de rançons pour la libération d'otages enlevés par des groupes terroristes dans la région, M. Messahel a insisté sur «le volet normatif et impératif de tarir toutes les sources de financement du terrorisme, y compris en prohibant le paiement des rançons». Et d'expliquer : «Ces revenus permettent aux groupes terroristes d'acquérir des armes, d'attirer de nouvelles recrues et de se procurer des moyens logistiques et d'intendance. Le paiement de rançons s'ajoutant à la charge émotive suscitée par le caractère abject des prises d'otages est de nature à encourager les groupes terroristes à recourir davantage à ce procédé barbare qui assure une large médiatisation à leurs activités.» Il rappelle, par là même, que le versement de rançon contrevient aux dispositions de la résolution 19-04, adoptée par le Conseil de sécurité en décembre 2009. Le partenariat doit appuyer la stratégie de lutte régionale Pour ce qui est de la rencontre d'Alger, le ministre chargé des Affaires maghrébines et africaines a indiqué qu'en prenant l'initiative d'organiser ce rendez-vous, les pays du champ ont été animés par une volonté de dialogue approfondi avec les partenaires extrarégionaux pour dégager ensemble «la vision d'un partenariat» conçu de manière à appuyer leur propre stratégie régionale, et optimiser les synergies avec les politiques et programmes des partenaires en direction du Sahel. Il a souligné les nouveaux éléments apparus dans la région suite à la situation en Libye, notamment l'ampleur de la circulation des armes dans la région ainsi que celle des personnes, et espéré que les récentes discussions «aboutiront à des décisions qui marqueront un jalon important dans la lutte contre le terrorisme, le crime transnational organisé et le sous-développement». «Les pays du champ sont déterminés à assumer leurs responsabilités nationales, régionales et internationales face à ces défis, et accordent le plus grand prix à la conjugaison de leurs efforts avec leurs partenaires», a-t-il affirmé. A noter que les travaux de la conférence d'Alger se poursuivront aujourd'hui et devront se conclure par un ensemble de recommandations en matière de stratégie commune de lutte contre l'insécurité.