L'Algérie organise les 7 et 8 septembre une conférence sur le partenariat, la sécurité et le développement entre les pays du Sahel et les partenaires extrarégionaux. Certes, cette réunion a été décidée lors de la réunion ministérielle de Bamako du 20 mai dernier, qui a regroupé les quatre pays du Champ (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger) et où l'Algérie a été chargée d'organiser une conférence de haut niveau entre ces pays et les partenaires extrarégionaux sur le partenariat en matière de lutte contre le terrorisme et le crime transnational ainsi que dans le domaine du développement. Mais pour l'Algérie, cette conférence revêt une importance particulière car elle intervient à un moment singulièrement sensible pour la région, confrontée à des révoltes armées et à une circulation d'armes jamais égalée. Alger attend beaucoup de cette conférence, mais principalement la compréhension définitive du principe de l'appropriation : les Etats de la région assument la responsabilité de la sécurité et de la stabilité de leur région. Autrement dit, les meneurs de la lutte antiterroriste dans le Sahel sont les pays du Champ au premier plan. Conscients que l'appropriation n'est pas antinomique avec la coopération, les pays du Champ, membres de la communauté internationale, également touchée par le phénomène du terrorisme, insistent sur la nécessité de coopérer dans un cadre organisé et structuré. En fait, après avoir mis en place une stratégie régionale commune et fixé un mode opératoire à leur action, les pays du Champ ont jugé utile d'entamer un dialogue avec leurs partenaires extrarégionaux sur le contenu de la coopération et le partenariat qui les lie. Un partenariat qui doit être basé sur la formation, l'aide logistique et l'échange de renseignements. Car «le monde fait face à des menaces majeures et globales. A menace globale, riposte globale», comme l'a déclaré hier le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel. Dans une conférence de presse organisée en prévision de la tenue de cette conférence internationale, le ministre a tenu à présenter les principaux axes de cette rencontre. Il a déclaré que cette conférence qui verra une «participation exceptionnelle de par la qualité des experts», regroupera, outre les pays du Champ, 38 délégations représentant le système des Nations unies, les partenaires bilatéraux, notamment les cinq pays membres du Conseil de sécurité, les bailleurs de fonds et les organisations régionales. Les travaux seront marqués par une réunion plénière publique avec des déclarations des pays du Champ et d'autres délégations, mais aussi par une plénière à huis clos durant laquelle des communications seront faites sur la stratégie commune des pays du Champ, y compris le mode opératoire mis en plac, à savoir le comité d'état-major opérationnel conjoint (CEMOC) et l'Unité Fusion et Liaison (UFL). L'Union européenne ainsi que les Etats-Unis feront des communications respectivement sur «la stratégie européenne sur le Sahel» et «le Trans-Sahara Counterterrorism Partnership». Trois ateliers se réuniront en parallèle pour débattre des questions liées au thème de la conférence. Les travaux de la conférence seront sanctionnés par des accords convenus entre les participants. H. Y.