Rendez-vous marquant la rentrée culturelle en Algérie, le traditionnel -puisqu'il en est à sa 16e édition - Salon international du livre d'Alger, place sous le haut patronage du président de la République, ouvre ses portes demain, sur l'esplanade du Complexe Mohamed-Boudiaf. Très attendue par les nombreux passionnés de lecture, cette manifestation qui a connu, cette année, un petit changement au niveau de la programmation — il se tiendra du 21 septembre au 1er octobre, au lieu du mois de novembre —, sera placée sous le thème générique «Le livre délivre» et aura pour invité d'honneur le Liban. Dans une conférence de presse organisée hier, à la Bibliothèque Nationale d'Algérie, le Commissariat du festival devant un très large parterre de journalistes de la presse nationale, le Commissariat du festival a fait savoir que si ce rendez-vous est l'un des plus importants en Algérie, voire dans le monde arabe, le mérite n'en revient qu'«aux lecteurs et lectrices qui, par leur engouement pour la lecture, la diversité de leurs besoins, leur soif de savoirs et de littératures, sont les véritables acteurs du Sila». Pour le commissaire du salon, Smaïn Amziane, cet élan formidable ne peut que susciter satisfaction et fierté. Cependant, il exhortera les journalistes de s'impliquer dans cette mission de promotion du livre, de l'édition, mais aussi d'émettre des critiques constructives, qui sont autant de «repères pour améliorer l'organisation du Sila». En évoquant le côté organisationnel, M. Amziane a mis l'accent sur les efforts consentis par tous ceux qui sont en charge de la mise en place de ce rendez-vous, parant ainsi aux nombreux couacs déplorés lors des précédentes éditions par les professionnels ou encore les visiteurs. Organisée sous les chapiteaux, la présente édition réunira 521 éditeurs, venus de 32 pays (Etats-Unis, Argentine, Pérou, Cuba, Chili, Inde, Turquie, Egypte, Emirats Arabes Unis, Arabie Saoudite, Palestine, Belgique, Italie, Monaco, France, Suisse, Espagne, Jordanie, Liban, Syrie, Cameroun, Maroc, Tunisie, Ukraine, Russie…), sur une superficie totale de plus de 18 000 m2, soit 8 000 m2 de plus que l'an dernier. Les 145 éditeurs algériens et 376 étrangers seront répartis sur 402 stands. Des dizaines de milliers de titres, parmi les dernières fournées des maisons d'édition seront proposés au public algérien à des prix jugés intéressants puisque les exposants se verront cette année encore exonérés d'impôts. A noter, toutefois, des réserves émises par la commission de lecture sur plus de 400 titres essentiellement religieux, dont le contenu est jugé subversif. Par ailleurs, instruction a été donnée pour que la population estudiantine, dont l'affluence atteint chaque année de nouveaux records soit «favorisée par une grande disponibilité de titres», a encore indiqué M. Amziane. Les livres qui étaient au port d'Alger le 1er septembre seront sur les rayonnages le 21 septembre, c'est ce qu'ont assuré les organisateurs. Outre les expositions- ventes de livres, plusieurs ventes- dédicaces seront organisées par les éditeurs afin de permettre aux auteurs d'aller à la rencontre de leurs lecteurs pour un petit moment d'échange convivial. Entre- autres auteurs attendus, il y a lieu de citer Ali Dilem, Malika Mokeddem, Djoher Amhis-Ouksel, Anouar Benmalek, Ali Haroun, Youcef Merahi, Mohand Akli Haddadou… Autre pôle incontournable de la manifestation, ce sont les différentes rencontres-débats, qui émailleront la manifestation. Pour cela, plusieurs intervenants ont répondu à l'invite du Sila. Les conférences tourneront autour de thèmes liés, au livre ou encore à la société dans sa brûlante actualité. Des intervenants, toutes nationalités confondus, se relayeront au pupitre pour évoquer les «relation auteur-éditeur : conflit ou symbiose ?», «L'écriture et le contexte arabe», «l'enfance dans la littérature», «Nos Orients, les rêves et les conflits», «Le printemps arabe dans le roman arabe», «Le printemps des peuples arabes», «La place des sciences humaines dans le monde arabe», «Le devenir de la littérature en langue française au Machrek et Maghreb»… Parmi les conférenciers figures Abdelkader Djemaï, Breyten Breytenbach, Hassan El-Ouazzani, Noureddine Saâdi, Dominique Baudis, Osvaldo Rodriguez Perez, Joumana Haddad, Pierre Hunt, Kamel Daoud, Azzedine Tazi, Khallil Ahmed Khallil, Anouar Benmalek, Rachid Boudjedra, Augunstin Fernando Mallo, Edwy Plenel, Maïssa Bey, Malek Alloula, Edgar Morin, German Sadulaev, Smaïn… Enfin, il y a lieu de noter que le programme de ce 16e Sila s'accompagne d'un colloque international qui aura pour thème «Monde arabe en ébullition, révoltes ou révolutions ?» Inauguré par Lakhdar Brahimi, ce colloque académique qui se déroulera du 28 septembre au 2 octobre à la BN d'Algérie, proposera une approche scientifique de l'actualité dans le monde arabe, excluant toute analyse politique. Pour Smaïn Amziane, le débat sera assuré par des universitaires et des experts des pays concernés, ce sera une occasion rêvée pour confronter les expériences et enclencher un débat d'idée, mais il ne sera nullement question de politique», a-t-il fait savoir.