Le renforcementdes prérogatives, l'allègement des procédures administratives et l'amélioration de la communication avec la population figuraient parmi les plus importantes recommandations formulées dimanche par les présidents des Assemblées populaires communales (APC) de la wilaya d'El Oued. Lors de leur réunion avec le président du Conseil national économique et social (CNES), Mohamed Seghir Babès, dans le cadre de la concertation sur le développement local, les présidents d'APC de la wilaya d'El Oued ont fait remarquer que l'élargissement des prérogatives des élus locaux leur permettrait d'agir avec «une plus grande liberté et loin de toute pression» dans la gestion des affaires locales mais aussi «pouvoir tenir leurs promesses vis-à-vis de la population locale et, de ce fait, gagner leur confiance». L'implication des représentants de la société civile à titre consultatif dans la gestion et l'exécution des politiques publiques pour une plus grande transparence et une bonne qualité des services ainsi que l'équilibre dans la distribution des programmes locaux de développement sont également relevés. Dans cette optique, il a été notamment suggéré l'allégement des procédures administratives, l'amélioration du rendement des agents communaux, le raccordement des populations en eau potable et l'entretien des réseaux d'assainissement. Concernant la communication, les présidents d'APC ont mis l'accent sur l'intensification des rencontres de proximité destinées à l'information des citoyens et l'association des représentants de la société civile dans les campagnes de sensibilisation. De leur côté, les représentants de l'APW ont soulevé une série de préoccupations liées aux contraintes en matière de la participation des élus locaux dans l'effort de développement local. Il s'agit, notamment, de la législation relative à la passation des marchés publics, essentiellement les cas de marchés infructueux, le retard accusé dans le cadastre et le déséquilibre géographique dans les programmes de développement. La réunion avec les élus locaux d'El Oued était précédée par une communication présentée par le wali sur les efforts de l'administration locale en matière de développement local. Selon les données avancées par le wali, El Oued a bénéficié d'une dotation de 34,65 milliards de dinars pour la période 2010-2014 destinée à améliorer les conditions de vie de la population, dont 3,76 milliards au titre de l'exercice 2010-2011. La rencontre de concertation sur le développement local qui a entamé ses travaux à El Oued se poursuivra dans l'après-midi avec l'écoute des préoccupations, propositions et attentes des représentants de la société civile locale. Les rencontres locales de concertation, animées par le CNES, ont débuté le 5 septembre à Tindouf. Cinq wilayas de l'extrême sud du pays ont été concernées par ces rencontres. Il s'agit, outre Tindouf, d'Illizi, Tamanrasset, Adrar et Béchar. Ces rencontres locales seront suivies de six assises régionales qui, elles-mêmes, aboutiront à la tenue des assises nationales sur le développement local fin décembre prochain. En mai dernier, le CNES s'était vu confier, par le président de la République, la tâche d'animer la concertation nationale visant à adapter les objectifs du développement local aux attentes de la population Emploi, foncier et logement au centre des préoccupations de la société civile L'emploi, le foncier et l'habitat ont figuré en tête de liste des questions soulevées par les représentants de la société civile de la wilaya d'El-Oued lors d'une rencontre de concertation sur le développement local, présidée dimanche par Mohamed-Seghir Babès, président du Conseil national économique et social (CNES). Lors de cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre des consultations menées par le CNES sur les voies et moyens d'impulser le développement dans les différentes wilayas du pays, un des intervenants a indiqué que le dossier du foncier, sensé être un facteur de dynamisation du développement local, «revêt une telle complexité dans la wilaya d'El-Oued qu'il nécessite davantage d'efforts pour le solutionner durablement». Le caractère coutumier entourant la nature juridique de la propriété foncière est encore largement répandu dans cette wilaya, pour des raisons qui remontent à l'époque coloniale où les citoyens recouraient aux instances coutumières locales, plutôt qu'aux bureaux d'études notariales, pour faire enregistrer leurs biens fonciers», a-t-il expliqué. D'autres questions liées à la gestion du développement locales ont été évoquées, dont «l'absence de cohésion» dans la relation entre la commune et l'administration, amenant un intervenant à suggérer, pour surmonter cette contrainte, de «confier la gestion des affaires des collectivités locales à des instances indépendantes placées sous le contrôle de l'autorité publique». L'inexpérience des élus locaux et des membres des collectivités locales et leur non-maîtrise, de façon générale, des mécanismes de gestion exigés par l'action de développement local, sont autant d'arguments avancés par cet intervenant pour appuyer sa proposition. Concernant le dossier de l'emploi, et au vu de son «extrême sensibilité», les interventions lors de cette rencontre ont convergé sur «la nécessité de redoubler d'efforts pour plus d'efficience dans sa prise en charge, de sorte à répondre à l'attente des demandeurs d'emploi, garantir une transparence dans la gestion de ce dossier et offrir suffisamment d'opportunités d'embauche aux jeunes de la wilaya».