L'annonce de la libération prochaine du soldat franco-israélien Gilad Shalit détenu depuis cinq ans par le hamas contre plus d'un millier de prisonniers palestiniens laisse dubitatif. Et pas seulement dans la presse israélienne qui s'interroge sur le prix à payer. Un pour mille ! Du jamais vu ! En effet, jamais jusqu'ici Israël n'avait échangé autant de prisonniers pour libérer un soldat. Et pendant que certains éditorialistes israéliens parlaient de prix «exorbitant» voire même de rançon de nombreuses familles palestiniennes se félicitaient du deal conclu avec l'Etat hébreu. D'un autre côté, nombre d'observateurs estiment que les tractations ayant mené à ce « coup de théâtre” traduisent l'existence d'un contact permanent de la formation islamiste avec les services israéliens. Pour l'éditorialiste Alexandre Adler ce sont les Frères musulmans du Caire qui sont aujourd'hui les véritables inspirateurs de la politique du Hamas palestinien. Pour lui, c'est une bonne nouvelle ! En somme, à en croire cette assertion, il ne s'agit pas seulement du retour à la maison de Gilad Shalit mais également celui du Hamas qui rejoindrait de la sorte sa matrice originelle, la formation crée par Hassan El Benna. Il s'agirait donc de mettre au centre du jeu politique la formation islamiste vouée, jusque-là, aux gémonies par l'entité sioniste et accusée d'être manipulée par l'Iran. Cette thèse accrédite, par ailleurs, l'idée d'un succès d'une prétendue « fermeté » des islamistes à l'égard d'Israël. D'un autre côté, beaucoup parient sur une disqualification des dirigeants nationalistes modérés à leur tête le Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas qui vient, rappelle-t-on, de demander officiellement la reconnaissance de l'Etat palestinien à l'ONU. D'une manière ou d'une autre, il en subsistera, une cause à effets !