Nous n'avons pas besoin d'attendre les résultats des tests «ADN», pour savoir de ce que va accoucher le «printemps arabe». Il suffit de revenir à nos archives pour constater que nous avons prévenu que le «printemps arabe» profiterait uniquement aux islamistes. Que ce soit la «révolution» tunisienne ou celle libyenne, les deux pays ont basculé officiellement de l'état policier vers l'état théocratique. A qui le tour ? A la place du président Ben Ali, les Tunisiens ont choisi un guide suprême nommé Rached Al-Ghanouchi. En effet, par le biais des urnes, les Tunisiens ont choisi le mouvement qui représente leur religion à savoir Ennahda. Al-Ghanouchi ne sera ni chef de gouvernement et ni président de la République, il sera le guide suprême de la révolution tunisienne. A quelques kilomètres seulement des frontières tunisiennes, les dirigeants du Conseil national de transition Libyen ont emboîté le pas, annonçant que la législation du pays sera fondée sur la chariâ , loi islamique. Auparavant, certaines voix qui écartent cette éventualité et qui se doutaient de nos pressentiments, tentent aujourd'hui de minimiser les choses et parlent maintenant «d'islamistes modérés». Nous ne comprenons pas quel est la différence entre islamistes modérés et immodérés ? A notre connaissance, l'ensemble de ces mouvements instrumentalise l'islam à des fins politiques. Le seul et unique projet que détiennent ces formations est spécifiquement religieux, ce qui est incompatible avec la démocratie. De quel droit ces personnes s'accaparent des «minbar» des mosquées pour leur propagande ? Du moment que les militants appartenant à d'autres partis sont également musulmans, pourraient-ils utilisés les mosquées pour s'adresser aux fidèles ? Dans le cas contraire, de quel droit ces groupes de personnes monopolisent l'islam dans un pays à majorité musulmane ? Que devient la minorité d'autres confessions religieuses ou ceux qui sont athées ? Devraient-ils se convertir à l'islam ou quitter le pays ? En somme, les peuples arabes et musulmans continueront toujours de manger leur pain noir. Pour l'instant, la Libye et la Tunisie sont entrées dans un tunnel à sens unique dans l'attente de l'Egypte et d'autres pays. A moins qu'ils changent de mentalité, les peuples de ces pays auront toujours à choisir soit entre un Etat policier ou un Etat théocratique. A bon entendeur !