La Conférence internationale d'Alger portant sur le thème «Droit des peuples à la résistance, cas du peuple sahraoui» a clôturé ses travaux, hier par l'adoption d'une déclaration, réaffirmant «la légitimité du combat de libération nationale du peuple sahraoui et son droit à la résistance pacifique» contre l'occupation marocaine du Sahara Occidental. Tout en «félicitant et en encourageant les Sahraouis dans leur lutte pour la liberté la dignité» les participants aux profils différents et en provenance des quatre coins du monde ont réitéré leur «détermination à poursuivre leur soutien au peuple sahraoui dans sa résistance» à divers niveaux. Si Mme Bience Philomina Gawanas, commissaire de l'Union africaine, en charge des affaires sociales a rappelé dans son allocution, samedi, premier jour des travaux de la Conférence précitée la déclaration du militant ghanéen, le défunt Krouma, ceci a été pour illustrer la portée des hommes et femmes épris de justice dans leur soutien aux causes justes, dont celle du peuple sahraoui. «Krouma a soutenu que la décolonisation de l'Afrique demeure inachevée tant qu'il y aura un peuple africain sous le joug colonial» a rappelé, Bience Philomina Gawanas. Le Sahara Occidental étant inscrit depuis les années soixante, période de la colonisation espagnole de ce territoire comme question de décolonisation, le droit du peuple sahraoui au référendum d'autodétermination «est irréversible et incontournable», soulignent les participants dans leur document final. Partant, les juristes, personnalités politiques, responsables d'associations, d'experts et des élus des peuples s'engagent à consentir davantage d'effort dans leur soutien au peuple sahraoui et à sa résistance. Un effort dont l'interpellation de l'ONU à faire valoir la force du droit sur le droit de la force par «l'application immédiate» du droit international au Sahara Occidental. La déclaration rappelle pertinemment l'application des résolutions onusiennes via l'organisation du référendum d'autodétermination «accepté par les deux parties», le Front Polisario et l'occupant marocain «endossé par le Conseil de sécurité, le plan de règlement de 1991». Plan qui a été traduit par le Conseil de sécurité aboutissant sous les auspices onusiens au cessez-le feu entre les deux parties précitées et «la création de la mission des Nations unies pour un référendum au Sahara Occidental (Minurso)». Par ailleurs, les participants comptent intensifier leurs actions à divers niveaux, en vue de briser le blocus médiatico-politique imposé au Sahara Occidental par l'occupant marocain avec l'appui de ses alliés, notamment la France. A ce propos, il est question dans la déclaration finale de la conférence précitée que «les participants déplorent la partialité de la France» et ce, dans son approche politique en direction du Maroc et de la colonisation du Sahara Occidental. Un soutien inconditionnel de la France, membre permanent au Conseil de sécurité et détenteur de veto qui a «entraîné des blocages intolérables de la solution négociée par le Front Polisario et le Maroc, et endossée à l'unanimité par le Conseil de sécurité». Blocage qui perdure pour le règlement de la dernière question de décolonisation en Afrique inscrite à L'ONU et qui, par son retardement fait perdurer les souffrances du peuple sahraoui aspirant à recouvrir ses droits élémentaires et fondamentales et de surcroît consacrés dans l'esprit et les textes de la Charte onusienne et les résolutions de l'ONU. Le Maroc dans sa colonisation du Sahara Occidental en 1975, suite aux accords de Madrid et la dérobade de l'Espagne à assumer ses responsabilités historiques par le parachèvement du processus de décolonisation au Sahara Occidental, persiste à faire fi de la légalité internationale. Pour les juristes présents au cours des deux jours de la Conférence, dont l'australien, John Robert Down ou le français Roland Weyl, «le droit est au dessus de tous», son application ne doit pas être retardé ou tributaire voire otage des intérêts du colonisateur et ses alliés. La France est placée au premier rang de responsabilité dans les atteintes des droits de l'homme perpétrées par les autorités coloniales marocaines dans les territoires sahraouis occupés. Répressions et oppressions des militants sahraouis des droits de l'homme dans les territoires occupés, dilapidations des richesses naturelles au Sahara Occidental dont les accords de pêche entre l'UE et Rabat, et l'exploitation par Rabat du phosphate sahraoui. A cela vient s'ajouter, comme souligné par la déclaration finale de la Conférence, les emprisonnements et les procès arbitraires pratiqués par les autorités coloniales de Rabat à l'encontre des Sahraouis des territoires occupés, simple fait qu'ils réclament pacifiquement le droit à exprimer leur autodétermination. La Conférence internationale d'Alger a chargé dans sa déclaration «les co-organisateurs de saisir les Etats du monde, les organisations multilatérales et les ONG internationales pour user de leur pouvoir» lit-on et ce, «afin que cesse le calvaire du peuple sahraoui». Ceci en lui permettant «qu'il puisse choisir librement son destin», conclut la déclaration de la Conférence internationale de soutien à la résistance sahraouie.