Près de 280 entreprises en difficulté activant dans le secteur agricole à caractère industriel bénéficieront du rééchelonnement des dettes décidé lors de la tripartite économique tenue en mai dernier. La mise en place de ce dispositif permettra aux entreprises se trouvant en difficulté financière de relancer leur activité dans le marché national. Cette mesure concernera une catégorie de la clientèle de la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) : les huileries, chambres froides, mini-laiteries et les unités de poules pondeuses dont la capacité dépasse les dix mille sujets. Sont concernées, également, les entreprises activant dans le secteur de la pêche. Le PDG de la BADR, Boualem Djebbar a indiqué, dans une déclaration à la presse, que les mesures prises par les pouvoirs publics pour relancer ces activités prévoient l'annulation des agios réservés aux entreprises déstructurées, le rééchelonnement de leurs crédits avec une durée maximale de dix ans et une adaptation des conditions de rééchelonnement des crédits. Il s'agit aussi d'un différé de payement de trois années maximum avec prise en charge des intérêts par le Trésor pendant cette période. Ces PME à caractère industriel pourront ainsi couvrir leurs dettes et relancer leur activité, d'autant plus que ces dernières n'ont pas bénéficié de l'effacement de la dette décidé par les autorités au profit des agriculteurs. Quant à l'application de ce dispositif, le responsable a estimé que les demandes de rééchelonnement seront traitées au cas par cas en prenant en considération les capacités de remboursement de chaque entreprise, tout en indiquant que près de 1 000 dossiers de PME, toutes catégories confondues, seront concernés par cette opération. «Nous avons accordé 6 milliards de dinars aux agriculteurs à fin octobre 2011.» Boualem Djebbar a, par ailleurs, affirmé que la banque a accordé des financements de 6 milliards de DA aux agriculteurs dans le cadre du crédit sans intérêt Rfig à la fin du mois d'octobre. Aussi, sur les «6 milliards de DA octroyés l'année en cours, 4 milliards ont servi à financer des céréaliculteurs, le reste (2 milliards) représente l'encours des crédits accordés aux agriculteurs dans les filières pomme de terre, maraîchage, arboriculture et élevage bovin». La BADR a accompagné, selon le responsable, 4 700 agriculteurs dans la filière céréaliculture, alors qu'en 2010 la banque a accordé 7 milliards de DA à 7 000 agriculteurs au titre du crédit Rfig. Ce dernier a été initialement conçu pour les céréaliculteurs, puis élargi dans une seconde étape à d'autres filières agricoles. Le PDG de la BADR prévoit une nette augmentation des bénéficiaires du crédit Rfig, à la faveur des nouvelles dispositions des pouvoirs publics en matière du foncier agricole, à l'instar de la mesure relative à la transformation du droit de jouissance en droit de concession, qui va accorder plus de facilités aux agriculteurs pour accéder aux financements bancaires. Apprécié par les emprunteurs du secteur de l'agriculture, ce nouveau prêt à taux zéro est manifestement un succès. Selon le PDG, les demandes pour ce crédit, lancé en 2008, ont plus que doublé dans certaines régions, comme Sétif où le nombre de bénéficiaires est passé de 90 lors de la campagne 2010-2111 à 200 au début de la campagne 2011-2012. Avec toutes ces facilités financières, notamment les prêts sans intérêts et la disponibilité des guichets de proximité, nos agriculteurs devraient améliorer ostensiblement leur productivité et ainsi couvrir la demande du marché.