Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a annoncé, ce week-end à Zéralda, au terme de l'ouverture de la session ordinaire de son majliss echoura (conseil consultatif), consacrée à l'examen du bilan du Mouvement en 2011 et à l'adoption du programme annuel de 2012, son retrait de l'alliance présidentielle. Dans son allocution d'ouverture, le président du MSP, Bouguerra Soltani avait déclaré que l'année 2012 sera pour son Mouvement «l'année de la compétition et non celle de l'alliance» dans le cadre «d'élections intègres et transparentes», en soulignant clairement que continuer à composer avec l'alliance «à l'horizontale», c'est «persister dans la médiocrité politique» qui, selon lui, «ne sert ni le pays, ni le citoyen». Il a ajouté que son parti aspire à la compétition aux hauts postes et a besoin essentiellement pour cela de «se libérer du double langage». Il a rappelé que l'action accomplie par le Mouvement jusque-là dans le cadre de l'alliance était «un devoir national basé sur des efforts politiques focalisant sur la réconciliation nationale comme priorité», ajoutant «qu'aujourd'hui, le devoir national en appelle à faire des réformes politiques, la première priorité pour consacrer l'Etat de droit». Le MSP ne partage pas la position de ses partenaires au sein de l'Alliance quant à «la philosophie des réformes». Le Mouvement a indiqué son président, milite aujourd'hui pour remettre les réformes sur leur «trajectoire populaire» après avoir été déviées, par certains, vers une «trajectoire partisane». Pour Soltani, la philosophie des réformes «est toujours régie par la hantise de la tragédie nationale et la logique de l'Etat d'urgence». Les lois adoptées dans le cadre des réformes «ont été vidées de leur substance, à savoir les libertés, la transparence, la volonté politique et l'ouverture politique et médiatique», a-t-il estimé. Dans le communiqué remis aux journalistes présents à la conférence de presse, tenue hier, après la fin des travaux de la session du conseil consultatif, et qui sanctionnait les dits travaux, il est noté deux points essentiels, la rupture définitive avec le FLN et le RND et l'appel du Mouvement à la formation d'un gouvernement de technocrates pour la gestion des législatives, tout en saluant «Les garanties», données par le chef de l'Etat, «quant à la régularité et la transparence des prochaines élections et au renforcement du concept de contrôle judiciaire par des instruments juridiques stricts». Il a, en outre appelé l'ensemble des Algériens et Algériennes à «adhérer au processus politique en vue de réaliser les réformes escomptées» et à «davantage de vigilance». Le MSP a également appelé ses militants à poursuivre la préparation des prochaines échéances, mettant en exergue ses réalisations en 2011 et appelant à «pallier les lacunes». Rappelons que l'alliance présidentielle qui a été créée en 2004, comprend, outre le MSP, le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND). La réaction du FLN ne s'est pas fait attendre, puisque le parti a estimé, par la voix de son chargé de l'information, M. Kaci Aissa, que la décision du Mouvement de se retirer de l'Alliance présidentielle était un «non événement». La décision de retrait était «attendue et ne mérite pas de commentaires». Pour sa part, le porte-parole du RND, Miloud Chorfi, a indiqué à ce propos que la décision du MSP est «souveraine». En ajoutant : «C'est une décision que nous respectons.»