L'an 2011 s'est retiré sans laisser de réponses aux nombreuses interrogations que se sont posés les professionnels et les experts du football et des sports collectifs. Les éliminatoires de la CAN-2012 se sont achevées avec promesses de créer des surprises qui feront la différence. Les affiches feront couler beaucoup d'encre tant qu'il est vrai que le programme n'est pas de tout repos aux pays hôtes de la phase finale (Gabon et Guinée équatoriale). 2011 a chargé la Confédération africaine de football (CAF) de confier l'organisation de la CAN-2013 à l'Afrique du Sud et l'édition 2017 à la Libye. Cette CAN même ceux qui la toisaient ou qui la regardaient d'en haut, risqueraient de ne plus regarder ailleurs. Il est clair que malgré les décalages, malgré tous ces gouffres qui séparent les pays africains de bien d'autres au plan économique, social ou autre, le football africain veut réduire tous ces écarts et même se lancer dans un beau défi grâce à tous ses talents dont regorge le continent. Mais réussira-t-il ? L'année 2011 qui vient de se retirer de l'activité sportive ne peut être muette, ne peut cacher les effets négatifs qu'elle a transportés depuis prés de 12 mois. La CAF n'a pas vraiment évolué, elle a laissé de mauvaises cicatrices au niveau des continents africains, elle a déstabilisé par manque de marketing, des clubs et des clubs qui s'en souviennent encore. La mauvaise programmation des rencontres en des périodes qui fragilisaient les équipes africaines au moment même où le monde européen travaillait intelligemment ses calendriers. Il y a eu des répercussions fâcheuses et souvent des annulations des équipes et ce, par rapport à ce sacré programme. C'est dire ou a croire que les dirigeants de cette CAF ne sont sûrement pas conscients de l'importance de la mission qui leur incombe, en l'occurrence favoriser nos équipes africaines et les pousser vers le niveau mondial. A qui profite cet état de fait, fruits de l'improvisation ? Qu'en pensent les journalistes africains de cette situation ? A peine croit-on entrevoir une embellie que les nuages s'amoncellent. Dérèglement, corruption, favoritisme… à l'image de la sanction humiliante pour la CAF qui voit son président Issa Hayatou, président de la Confédération africaine de football écoper en décembre écoulé d'un blâme de la part de la FIFA, accusé d'avoir perçu de l'argent de la société de marketing ISL, disparue dans une faillite en 2001. Le dirigeant a reconnu avoir perçu personnellement 100 000 francs français (15 244 euros) en liquide d'ISL en cadeau pour le 40e anniversaire de la CAF, en 1995, mais a démenti les autres allégations. Et pourtant à peine que la bourrasque se présente pour briser les anciennes fondations pour laisser place à de nouvelles plus transparentes, plus équilibrées et plus travaillées que revoilà le scénario revient au galop. Fatalité ? Non. Evitons d'y voir une calamité naturelle pour désigner la véritable origine du malaise persistant, et qui ne pourra en aucun cas être circonscrit sans un changement radical dans l'approche de la gestion sportive. Car ces disciplines engagées sur le front de la course vers le meilleur score n'arriveront pas au but sinon avec la bénédiction des arbitres qui ne savent plus quel côté utiliser pour sifflet le vrai score. Notons tout de même que 2011 avait attribué l'étiquette de championne d'Afrique à «l'Espérance Tunis alors que le Maghreb Fès remporte la Coupe de la Confédération. Le Gabon, le Maroc et l'Egypte, quant à eux, se qualifient pour les JO-2012. Et voilà que Yaya Touré est désigné joueur africain 2011 par la CAF». Juillet 2011 restera pour l'équipe de la Guinée équatoriale en Coupe du monde dames, le mois et l'année assez brûlants. Jamais une telle crise ne s'est emparée de cette équipe qui est accusée avant le tournoi d'aligner des hommes. Avec en plus trois matchs, trois défaites, les Nigerianes, quant à elles, remportent un seul match, en battant (1-0) les Canadiennes. Juillet se sauve en laissant derrière lui le résultat des éliminatoires du Mondial-2014. Dans la zone Afrique, cinq places sont à prendre pour la prochaine Coupe du monde qui se déroulera au Brésil. Le mois suivant s'installe avec les Mondiaux juniors disputés en Colombie. Les Nigerians se font vite éliminer en quart de finale par les Français qui s'imposent lors des prolongations par 3 à 2. En huitièmes, c'est autour de l'Egypte de se faire pousser vers la sortie par l'Argentine 1 à 2 alors que le Cameroun glisse fasse aux Mexicains par 0 tir au but à 3 (1-1 après prolongation). Les Maliens tout comme leurs collègues africains se sont vus noyés en phase de poules. C'est une année pas très joyeuse pour les Africains. Certains diront que c'est une fête ratée, fête bêtement gâchée par la faute d'une politique africaine du sport pas très vigilante. En août et à 30 ans le Samuel Eto'o quitte l'Inter Milan pour la Russie à Anji Makhatchkala. Coût de l'opération : 27 millions d'euros. Il devient ainsi le footballeur le mieux payé avec le salaire net annuel de 20,5 millions d'euros. Septembre 2011, qualification haut la main du Sénégal et du Burkina Faso pour la CAN-2012. L'Algérie, tenue en échec (1-1) en Tanzanie, tête baissée quitte la compétition, l'Egypte, freinée par le sierra Léone tirent sa révérence et libère le terrain de la compétition, alors que le Niger et la Libye défoncent la porte de la qualification. 17 septembre, finales inédites aux Jeux africains à Maputo, au Mozambique. Chez les hommes, les Ghanéens s'adjugent la médaille d'or à l'issue d'une séance de tirs au but remportée 4 à 2 face aux Sud-Africains (1-1 après prolongation). Chez les femmes, les Camerounaises s'imposent (1-0) face aux Ghanéennes. 27 septembre, la Confédération africaine de football rebat les cartes pour ses prochaines compétitions. A cause de la guerre en Libye, la CAN-2013 est délocalisée en Afrique du Sud tout comme le Chan-2014. La Libye, en échange, accueillera la CAN-2017, initialement prévue en terre sud-africaine. La CAN-2015 est maintenue au Maroc. Le mois d'octobre approchait à grand pas et les sixièmes et dernières journées des éliminatoires de la CAN-2012 livraient ses résultats des derniers pays qualifiés : l'Angola, Ghana, Guinée, Libye, Mali, Tunisie, Zambie, Maroc, Soudan et le Niger. Battus (0-3) en Egypte, les Nigériens décrochent pour la première fois leur billet pour la CAN au détriment des Sud-Africains. Restant toujours dans le carré du mois d'octobre pour assister au tirage au sort de la CAN-2012 qui assomme les pays organisateurs. Pas facile, un mauvais sort frappe de plein fouet ces deux pays puisque «la Guinée équatoriale jouera contre le Sénégal, la Zambie et la Libye (groupe A). Le Gabon est encore moins bien loti avec le Maroc, la Tunisie et le Niger (groupe C). Le groupe B est composé de la Côte d'Ivoire, Burkina Faso, l'Angola et du Soudan et le groupe D du Ghana, Guinée, Mali et du Botswana. Novembre le mois des victoires. La Tunisie via son club, l'Espérance de Tunis décroche le titre de champion d'Afrique en s'imposant face aux Marocains par le score de (1- 0) après un match nul au Maroc. Le 4 décembre 2011, le Maghreb Fès marque (1-0) face au Club Africain en finale retour de la Coupe de la CAF. A égalité sur l'ensemble des deux matchs (1-1), les deux équipes se départagent aux tirs au but. Les Marocains remportent le trophée de 6 tirs à 5. L'année 2011 s'efface après avoir vu l'équipe du Gabon remporter le premier championnat d'Afrique des moins de 23 ans, organisé au Maroc au terme d'une finale gâchée par les mauvais gestes. Gabonais, Marocains et Egyptiens, 3es du tournoi, représenteront l'Afrique aux Jeux olympiques 2012. L'Espérance Tunis est, quant à elle, éliminée dès son premier match en Coupe du monde des clubs Fifa. On gardera une fois de plus le très bas niveau de l'arbitrage africain qui gâche à bien des égards, le beau spectacle. L'arbitrage aura été la source du malaise de ce sport-roi qui perd de sa valeur. C'est à ce titre que des supporters tunisiens, exaspérés par des décisions d'arbitrage, avaient tenté d'envahir la pelouse. L'autre fait de cette fin de l'année, regrettable, vient de la part d'un «grand» joueur africain, Samuel Eto'o, suspendu 15 matchs par la Fédération camerounaise. «La Fécafoot reproche au capitaine des Lions indomptables d'avoir conduit une fronde des joueurs, un mois plus tôt. Pour une affaire de primes non versées, les Camerounais avaient refusé d'effectuer un déplacement en Algérie et de disputer un match amical face aux Fennecs.» Bonne nouvelle tout de même pour Yaya Touré «élu Joueur africain de l'année pour la première fois. L'Ivoirien devance le Ghanéen André Ayew et le Malien Seydou Keita. Son compatriote, Souleymane Coulibaly, est consacré meilleur Espoir du continent. Le Tunisien Oussama Darragi est, lui, désigné meilleur joueur évoluant en Afrique tandis que le Nigérien Harouna Doula reçoit le trophée d'entraîneur de l'année».