Les recouvrements de la fiscalité ordinaire en 2011 ont atteint 1 700 milliards de dinars, en hausse de 18% par rapport à 2010, a indiqué, mercredi à Alger, le directeur général des impôts (DGI), Abderrahmane Raouia. La loi de finances complémentaire de 2011 tablait sur une fiscalité ordinaire, représentant la fiscalité de l'Etat ainsi que les ressources fiscales recouvertes au profit des collectivités locales et des Fonds spéciaux, de 1 300 milliards de dinars, a fait remarqué M. Raouia en marge d'un séminaire sur les actions de modernisation entreprises par sa direction. En 2010, la fiscalité ordinaire était de 1 500 milliards de dinars, en hausse de 20% par rapport à 2009, alors que la fiscalité pétrolière était de 2 844 milliards de dinars durant la même année. Interrogé par des journalistes pour savoir si l'opérateur de téléphonie mobile Orascom Telecom Algérie (OTA) avait payé toutes ses dettes fiscales, M. Raouia a répondu : «Le redressement a été effectué, le paiement aussi, maintenant il y a un contentieux et c'est tout à fait normal qu'une entreprise jouisse de son droit de recours.» Quant à l'existence d'un «reliquat» de la dette fiscale de l'opérateur, le DGI a assuré qu'il «n' y a pas de reliquat» et que «l'ensemble des dettes ont été payées». En 2010, Djezzy (nom commercial d'OTA) avait fait l'objet d'un troisième redressement fiscal d'un montant de 230 millions de dollars et était entré dans des négociations contentieuses avec l'administration fiscale. Interrogé par ailleurs sur le montant de la dette fiscale des entreprises, qui profitera d'un rééchelonnement dès l'année prochaine, M. Raouia a souligné qu'il n'était pas possible aujourd'hui d'avoir ce montant, car «ce ne sont pas toutes les entreprises qui bénéficieront de rééchelonnement mais uniquement celles qui sont en difficulté de remboursement». Le séminaire a permis aux cadres du ministère d'évaluer la mise en œuvre du jumelage institutionnel qui réunit actuellement la Direction générale des impôts (DGI) et la Direction générale des finances publiques française (DGFIP). Ce jumelage, inscrit dans le cadre du Programme d'appui à la mise en œuvre de l'accord d'association avec l'Union européenne (P3A), porte sur «la poursuite du processus d'amélioration des relations de l'administration fiscale avec les contribuables». D'une durée de 18 mois et d'un coût de 900 000 euros, le jumelage permet à l'administration fiscale algérienne de profiter d'une expertise adaptée de la DGFIP. La majorité des actions prévues par le jumelage, dont notamment le renforcement du dialogue entre l'administration fiscale et les contribuables, ont été réalisées, selon le chef de ce projet du côté européen, Alain Vincent, qui a assuré qu'un «tel dialogue ne peut que consolider le rendement fiscal».