Le gouvernement s'est-il plié aux caprices des constructeurs automobiles pour les inciter davantage à ouvrir des usines de montage en Algérie ou veut-il simplement les mettre devant le fait accompli ? Telle est la première pensée qui nous vient à l'esprit en entendant, hier matin, la déclaration du ministre des Finances, Karim Djoudi, au sujet de la probable ré-autorisation du crédit à la consommation pour les produits nationaux, notamment pour l'achat des futures voitures «made in Algéria». Voulant, semble-t-il, mettre les concessionnaires automobiles ayant entamé des négociations avec le gouvernement devant le fait accompli, Karim Djoudi a clairement signifié que les crédits bancaires, notamment pour l'acquisition de voitures, pourraient être rétablis avec la concrétisation des projets de construction d'usines de montage de voitures des constructeurs Renault et Volkswagen. Espérant simplement que cette nouvelle va donner un bon coup d'accélérateur à la construction de l'usine qui fabriquera la toute première voiture algérienne qui, disons-le franchement a tardé à voir le jour, du moment où les négociations entre le gouvernement algérien et le constructeur français Renault durent depuis plusieurs années. Ce qui est le plus étrange et le plus difficile à comprendre est la cause de l'hésitation de Renault du moment que les pouvoirs publics ont tout fait pour créer un climat de confiance pour la réalisation de ce projet. Rappelant le climat dans lequel l'Etat a interdit le crédit à la consommation en 2009, M. Djoudi a indiqué que le recours aggravé aux créances par les ménages algériens a accentué leurs endettements et a fait exploser la facture des importations, notamment des voitures qui a «profité aux constructeurs étrangers», a-t-il expliqué. S'exprimant en outre, devant les membres de la chambre haute du Parlement à l'occasion de la présentation pour débat du texte de loi sur le règlement budgétaire de l'année 2009, le ministre a indiqué que le déficit budgétaire définitif de l'année 2009 était de 1 381,23 milliards de dinars, soit 14% du PIB. Pour consolider ce qu'il avance, M. Djoudi a indiqué que «toutes les données de ce texte ont été validées par la Cour des comptes». Le premier argentier du pays a indiqué dans ce sens que la loi du règlement, présentée pour la deuxième année au Parlement après une absence de 27 ans, était «d'abord un document comptable». Sur sa lancée, M. Djoudi a rappelé que la consommation effective des dépenses de fonctionnement inscrites dans la loi de finances complémentaire 2009 était à hauteur de 84% alors que celle des dépenses d'équipement n'a été que de 65,63%. L'écart entre les dépenses d'équipement inscrites dans cette loi, a-t-il précisé, est estimé à 2 813 317 milliards de dinars, et celles mobilisées, de l'ordre de 2 283 65 milliards de dinars, était de 529,66 milliards de dinars, soit un taux de mobilisation de plus de 81%. Les recettes définitives de l'exercice 2009 étaient de 3 275,36 milliards de dinars soit 33% du PIB alors que l'ensemble des dépenses du même exercice était de 4 656,59 milliards de dinars, soit 46,5% du PIB, poursuivait le ministre. Sur ces dépenses, 2 255,12 milliards de dinars ont été alloués au fonctionnement, 2 283,65 milliards de dinars à l'équipement alors que 117 milliards de dinars ont été consacrés aux dépenses imprévues, a-t-il exposé devant les sénateurs.