Des milliers d'Egyptiens se sont rassemblés sur la place Tahrir, au Caire, pour célébrer le premier anniversaire du début de la révolte qui a renversé le président Hosni Moubarak. Malgré la levée de l'état d'urgence et le décret faisant du 25 janvier un jour férié, le conseil militaire a été pris à parti par les manifestants de la place Tahrir, qui lui demandait de céder le pouvoir aux civils. Les militants des Frères musulmans, les salafistes et d'autres mouvements islamistes étaient présents en force sur la place Tahrir. Des slogans appelant au départ des militaires et à l'application de la charia ont été scandés par des milliers de manifestants. Les islamistes accusent le pouvoir militaire de vouloir récupérer à son profit le premier anniversaire du début de la révolte qui a poussé Hosni Moubarak au départ, estimant que la révolution reste encore à faire. Les familles des victimes de la révolution ne jurent que par le sang, demandant à ce que Moubarak, ces collaborateurs et les responsables des policiers soient pendus. Loin de la place Tahrir, des citoyens interrogés par des médias ont indiqué que rien n'a changé pour l'instant en ce qui concerne le volet social. Bien au contraire, la situation s'est dégradée et la pauvreté s'est amplifiée, ont-ils indiqué. Une année plus tard, le coût des produits alimentaires ne cesse d'augmenter et la crainte grandit de voir réduites les subventions publiques sur les produits de première nécessité, surtout le carburant et l'électricité. Les troubles politiques ont pesé sur l'activité touristique, importante source de devises, mais plus largement sur toute l'économie en crise. Comme à ses habitudes, la chaîne d'Al Jazzera, partisante des révolutions arabes, a mis le paquet pour couvrir cet événement. Des «reporters» de cette chaîne ont été répartis dans plusieurs villes égyptiennes et continuent d'inciter les peuples des autres pays à faire de même. A la place Tahrir, certaines personnalités politiques égyptiennes, à l'image d'Omar Moussa, tentent de récupérer la rue à leur profit. A l'instar de la place Tahrir, plusieurs manifestations ont été organisées dans les autres villes du pays.