Au moins 24 personnes ont été blessées hier à Tamanrasset à la suite d'un attentat kamikaze perpétré à 7h45mn contre le groupement de la gendarmerie sis à la cité Malta à Tahagart. L'acte terroriste, premier du genre dans cette région du sud, a été commis par un terroriste non encore identifié qui était à bord d'un véhicule de marque Toyota Station ayant défoncé l'entrée principale du siège de la gendarmerie avant de se faire exploser causant plusieurs victimes et d'importants dégâts matériels au groupement et aux alentours. La déflagration a été entendue, selon des témoins oculaires, à près de cinq kilomètres du lieu du crime. Selon les sources officielles, l'attentat terroriste a occasionné des blessures à 15 gendarmes en poste, 5 éléments de la Protection civile et à quatre citoyens qui étaient de passage au moment de la déflagration. Les mêmes sources ont tenu à souligner que les victimes dont une dans un état critique (un gendarme), ont été toutes évacuées vers l'hôpital de Tamanrasset et sont hors de danger. Pour ce qui est des dégâts matériels, des sources locales ont cité, outre les murailles et trois véhicules de la gendarmerie, l'endommagement de la route menant à la gare routière de la ville, un bus de transport de voyageurs et plusieurs façades d'habitations situées à proximité de la cible et aux alentours. La marque du véhicule utilisé par le terroriste kamikaze n'est autre, faut-il le souligner, que celle utilisée par les réseaux internationaux de trafiquants d'armes et de cigarettes généralement armés et agressifs. Des armes dont la disponibilité est devenue plus importante et inquiétante au cours et au lendemain de la crise libyenne conclut par une circulation alarmante de toutes sortes d'armes lourdes et d'explosifs. A noter, par ailleurs, que quelques heures après l'acte barbare commis à Tamanrasset, l'organisation terroriste dite «le mouvement de l'unicité et jihad en Afrique de l'ouest» (Mujao) a revendiqué l'attentat et ce, dans un message à partir du Mali. L'avènement de ce groupe islamiste qui «prône le djihad en Afrique de l'ouest», a fait son apparition en décembre 2011 lors d'un message revendiquant l'enlèvement de trois Européens à Tindouf dans un camp de Sahraouis. Cette fois-ci, le choix du Sud algérien et de Tamanrasset en particulier pour commettre une action terroriste ne peut être fortuit car nul n'ignore l'importance de cette région qui abrite, depuis avril 2010, le comité d'état-major opérationnel conjoint entre l'Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie. Autrement dit, l'acte terroriste est à la quête d'un tapage médiatique au sujet de la sécurité d'un pays leader en matière de lutte anti-terroriste. Par ailleurs, en notant que c'est la première fois qu'un attentat est perpétré dans la wilaya de Tamanrasset, il faut noter que c'est également la première fois qu'un groupe terroriste étranger réussit à commettre un attentat en Algérie. En revendiquant cette attaque commise contre la gendarmerie, l'un des symboles de l'Etat et de la lutte antiterroriste, le Mujoa a visé la déstabilisation de l'action de l'Algérie qui a prouvé à plus d'un titre son expérience et sa lutte efficace contre le terrorisme. Il est question aussi d'une tentative de fragilisation du rôle indispensable de l'Algérie dans la sécurité au Sahel et ses actions dans ce sens notamment en matière de coopérations avec les pays du champ pour ce qui est d'intervention directe sur le terrain et d'autres coopérations avec des partenaires extrarégionaux pour une lutte internationale et mondiale contre le terrorisme. Des pays à l'exemple de la France et des Etats-Unis qui ont reconnu à maintes reprises l'indispensabilité de l'Algérie dans cette guerre contre le crime transfrontalier en général et le terrorisme en particulier.