Sachant que l'enjeu est très grand, les partis politiques, et notamment les plus en vue sur la scène politique, refusent de dévoiler leurs programmes économiques, alors que le rendez-vous électoral est à deux mois seulement, préférant, attendre le début de la campagne électorale pour s'y prononcer. Contacté par l'APS, ils ont tous prétendu n'avoir pas encore finalisé leur programme. Du côté du FLN, son secrétaire général avait déclaré récemment que : «Nous avons notre programme, adopté par le 9e congrès, à côté d'un programme électoral, où il est proposé 100 mesures économiques et autant de mesures à nous attendre depuis le début de la campagne électorale pour développer nos idées.» Pour le RND, Miloud Chorfi, le porte-parole du parti a déclaré que son parti «ne pouvait pas dévoiler son programme économique avant la campagne et c'est tout à fait normal car on craint le plagiat et d'ailleurs le programme n'est même pas finalisé», alors que c'est le silence complet du côté du MSP. Les responsables de la communication du FFS, Chaafaâ Bouaiche ainsi que du PT, Djelloul Djoudi ont également promis de se prononcer sur la question «dans les prochains jours». Une recherche à travers les programmes et textes de référence de ces partis permet tout de même d'y recenser quelques propositions économiques qui, à l'exception de celles du PT, se croisent souvent. Le FLN, par exemple, estime, selon son programme adopté en 2005 lors du 8e congrès, qu'il est «impossible de concevoir un développement économique, social et culturel du pays sans prendre en compte la globalisation qui domine le monde» et que l'avenir de l'Algérie ne peut se construire qu'à travers un lien étroit avec les groupements régionaux comme l'UE, l'UMA, l'UA ou encore l'OMC. Le FLN trouve que l'économie de marché est susceptible de créer l'efficacité économique au sein de l'entreprise mais exige, en même temps, le renforcement des moyens de prospection et de planification. Quant au programme du RND, présenté lors des législatives de 2007, il fixe neuf grandes actions à caractère économique dont chacune est accompagnée d'une série de propositions assez détaillées. Il s'agit, selon ce parti, d'assainir l'économie de la fraude et de l'argent mal acquis, de régler la question du foncier pour l'investissement productif, réduire les charges de l'entreprise économique, faciliter l'accès des entreprises aux crédits bancaires et accélérer la mise à niveau des entreprises. «L'effort économique doit s'accompagner davantage de l'épanouissement des entreprises locales et de la création de richesses renouvelables pour pérenniser le développement national économique et social», recommandait ce parti. Le MSP avait proposé pour les dernières législatives une douzaine de points pour relancer l'économie dont la «création de banques islamiques et l'éloignement des transactions et autres échanges avec des taux d'intérêt». Outre l'allègement des charges fiscales et parafiscales au profit des petites bourses, le MSP est pour un investissement direct étranger (IDE) qui assume ses responsabilités sociales quant à la préservation de l'emploi, du transfert de technologies et de préservation de l'environnement. Le PT qui affiche clairement sa position contre la privatisation des entreprises, veut surtout arriver à une «répartition juste» de la richesse nationale. Il défend ainsi les nationalisations des terres, des richesses naturelles du sol et du sous sol, la préservation des entreprises publiques et des «acquis sociaux» de l'indépendance.