Le quotidien français Libération titrait à la Une dans son édition d'hier : «Affaire Bettencourt, partie de cache cash», revenant à la charge pour accabler le candidat-président sur des «soupçons sur le financement de la campagne de 2007» par l'entremise de Patrice de Maistre, ex-gestionnaire de fortune de la milliardaire de L'Oréal, Mme Liliane Bettencourt. Le juge Jean-Michel Gentil a placé Patrice de Maistre en détention provisoire le 22 mars, soupçonné selon l'ordonnance du juge d'avoir «retiré 4 millions d'euros des comptes suisses des Bettencourt entre le 5 février 2007 et le 7 décembre 2009». A ce titre, Eric Decouty écrit : «L'enjeu est de savoir si les juges vont remonter jusqu'à Sarkozy, dont la campagne de 2007 aurait été illégalement financée par les propriétaires de L'Oréal. Nicolas Sarkozy ne peut plus se contenter de balayer d'un revers de main les soupçons qui pèsent sur le financement de sa campagne de 2007. Son silence ne suffit plus à assurer sa défense. A la veille du premier tour de l'élection présidentielle, des explications sur ses relations avec la famille Bettencourt sont indispensables. Car tôt ou tard, la justice lui demandera la vérité, mais seulement après la levée de son immunité présidentielle. Au plus fort de la campagne, il ne peut laisser les affaires brouiller le débat et entretenir le fantasme d'un complot ourdi par la coalition d'un juge et du Parti socialiste». Par ailleurs, le président-candidat a été interpellé par un journaliste de Médiapart le 16 février à Annecy lors de son premier déplacement de campagne. Nicolas Sarkozy a répondu : « Je n'ai pas envie de parler de ça. On est en démocratie et on a bien le droit de ne pas répondre aux questions. Vous avez le droit de les poser, j'ai le droit de ne pas y répondre». Cette affaire de financement illégal de la campagne électorale de 2007, si elle venait à être étoffée d'éléments matériels, mettrait à rude épreuve le président Sarkozy. L'enquête suit son cours...