Depuis le démarrage de la campagne électorale des législatives du 10 mai prochain, des observateurs de divers pays du monde, dont ceux de la Ligue arabe et de l'Union européenne (UE), sont sur le terrain. En nombre, ceux de l'Union européenne sont les plus actifs en termes d'investigations, de contacts et d'approches à destination des leaders et militants de partis politiques ainsi que des citoyens des deux sexes. Plus actifs est peu dire en ce qui concerne la centaine d'observateurs de l'UE qui, dans les 48 régions du pays, font partie du décor des lieux de rassemblement, meetings, emplacements des tableaux d'affichage des listes de candidats et des administrations locales dont les communes. Surpris durant les premiers jours de leur arrivée, les citoyens posent un regard inquisiteur sur leur présence dans la préparation d'un événement qui concerne les Algériens et uniquement les Algériens. Des citoyens qui, pour une fois, ont pu admirer le civisme démocratique manifesté par une mobilisation sans précédent pour la réussite des élections législatives prévues dans huit jours dès aujourd'hui mercredi. Partout à travers l'immensité du territoire algérien, l'on assiste aujourd'hui à l'émergence d'un bon sens national. Ce qui, contre le paternalisme de certains pays outre méditerranée, procure une fierté légitime de tout un peuple que les appels des «meneurs étrangers» n'ont pas réussi à entraîner dans le cercle infernal de ce qu'ils qualifient de «printemps arabe». C'est donc principalement autour des thèmes «paternalisme» et «printemps arabe» qu'ont été axées les questions posées à José Ignacio Salafranca Sanchez-Neyra chef de la mission d'observation électorale de l'Union europenne (Moelue). C'était lors d'un point de presse que ce diplomate avait lundi dernier, animé à l'hôtel Sabri de Annaba. «Il n'est nullement question de paternalisme dans la mission d'observation que nous effectuons en Algérie. Nous n'avons fait que répondre à l'invitation des autorités algériennes. Notre mission se limite à l'observation et à l'établissement de rapports par nos représentants désignés sur l'ensemble des régions d'Algérie. Il nous incombe d'attirer l'attention des responsables de la commission de supervision des élections sur d'éventuelles anomalies. Nous intervenons dans le strict respect des dispositions de la loi algérienne en la matière. C'est ce que nous avons déjà fait en Tunisie et c'est ce que nous ferons prochainement en Libye», avait affirmé le chef de la Moelue. Est-ce à dire que les autorités algériennes sont fortement suspectées de fraude par les Européens unionistes mais pas par les pays arabes et les africains ? Les représentants de ces derniers n'ont pratiquement pas montré le bout du nez depuis leur arrivée. Ils limitent leur mission à des contacts très discrets avec des officiels ou leaders de partis politiques algériens. Le suivi des meetings populaires et des investigations sur le terrain ne fait pas partie de leurs prérogatives. Ce qui n'est pas le cas chez leurs homologues européens très actifs. A les voir s'agiter, filmer, photographier, noircir de notes leurs calepins, interroger les électeurs, citoyens, chefs et militants de partis politiques, l'on a cette impression que ses observateurs endossent le tablier d'un encadreur de stage. Est-ce le cas ? L'Union européenne qui finance entièrement la mission d'observation a estimé nécessaire l'envoi de 100 autres observateurs. S'y ajoutent ceux de la Norvège et de la Suisse. Ils sont encadrés par José Ignacio Salafranca Sanchez-Neyra chef de mission et neuf experts ayant la charge d'analyser tous les apsects du processus électoral. Il est prévu que des observateurs locaux issus des corps diplomatiques européens en poste à Alger viennent les renforcer. Ces derniers ont pour mission de suivre au jour le jour et jusqu'au 17 mai, les élections législatives du déroulement au dépouillement et de la déclaration des résultats aux recours éventuels. Sera établie une évaluation précise et détaillée du processus électoral conformément au cadre juridique national et régional ainsi qu'aux normes et traités internationaux ratifiés par les pays hôtes. Pour l'UE, l'objectif de cette mission est notamment de promouvoir la démocratie et les droits de l'Homme, proposer un rapport final avec des recommandations utiles pour l'amélioration des processus électoraux futurs et renforcer le climat de confiance grâce à la présence de nos observateurs. Dans leurs démarches quotidiennes, les observateurs rencontrent les autorités électorales et politiques, les différents candidats, les organisations de la société civile et les médias pour analyser l'impartialité de l'administration électorale, la fiabilitré et l'intégrité du système électoral, l''enrôlement des partis politiques des listes électorales et des candidats, le déroulement de la campagne électorale, l''adéquation du traitement des recours par le pouvoir judiciaire, l'accès équitable des candidats aux médias, le respect des droits de libre expression, le scutin, le décompte des bulletins et la collecte des résultats. Pour répondre au chef de la Moelue, Mohamed Ghazi wali de Annaba a tenu le jour même du point de presse, une réunion qui a regroupé l'ensemble des responsables des différentes administrations de l'Etat. L'urne en verre à la portée de tous les regards, il a procédé à un inventaire des moyens humains et matériels mis en place avant, durant et après le déroulement du scrutin du 10 mai. Des moyens humains avec plusieurs centaines de véhicules légers, transports en commun et 20 millions de bulletins de vote à mettre en place dans les 903 bureaux de vote dans les douze communes.