Entre les attentes des citoyens et les discours des candidats, il y a un net décalage. Après deux semaines de la campagne électorale, la population de Tissemsilt demeure sceptique. Pourtant, les candidats ne cessent de ratisser le territoire de la wilaya de long en large pour vanter leurs programmes électoraux. Contrairement aux précédentes élections, celles du 10 mai prochain sont, de l'avis d'observateurs avertis, les plus mouvementées. Malgré cela et à moins d'une semaine de la fin de la campagne, les candidats surtout les plus aisés financièrement parlant, déploient leurs ultimes moyens pour donner plus de vitalité à la campagne. Inévitablement, cela donne lieu à des écarts et à des critiques et dénigrements à distance avec des échanges peu courtois qui transforment la campagne en bataille électorale pour reprendre l'expression d'un observateur bien averti. Encore que les cortèges malgré le concert des klaxons et les photos de candidats collées sur les capots ou portières des véhicules qui sont incroyablement muets. En d'autres termes, le nom du candidat est scandé par les courtiers-soutiens payés rubis sur l'ongle. A Tissemsilt, la politique ne fait plus recette. Alors que les panneaux d'affichage restent toujours vides où des photos de candidats déchirées et dont ces derniers ont eu tout de même le courage de les placarder, cette campagne électorale version 2012 reste sans profondeur ni relief. Les citoyens sont beaucoup plus branchés 2e tour des élections présidentielles françaises que sur ce qui se passe chez eux. Par contre, le couscous royal et le méchoui fumant dans des salons cousus battent leur plein. «Le citoyen préfère digérer ces deux mets que les discours hypocrites où seul le mensonge fait figure de programme», disent quelques citoyens interrogés séparément. Bref, on vous expliquera que dans cette alchimie politique, tribalisme et argent font bon ménage. Les choses sont loin d'être claires pour le commun des mortels qui lui risque à trop manger de perdre la voix. Morosité ! Quel bel euphémisme lorsque les électeurs refusent de se faire berner par des promesses et des échéances dont ils sentent qu'elles ne lui apporteront rien si ce n'est une aggravation de la situation actuelle. Qu'en sera-t-il de 2012 ? Des 38 têtes de liste engagés dans cette course électorale du 10 mai prochain, qui sortira victorieux ? La réponse se trouve parmi les 166 167 électeurs qui auront à choisir parmi les 38 listes de candidats pour 5 sièges mis en jeu. 131 centres regroupant 407 bureaux de vote encadrés par plus de 4 000 agents dont les présidents de bureau prêteront serment avant le rendez-vous crucial.