Le directeur de sport management school et professeur spécialiste de l'enseignement des métiers du sport, qui sera très certainement invité à Alger dans le cadre des 4es Journées internationales du marketing sportif les 1er et 2 juillet prochain, disait, «le sport ne doit pas être uniquement aux mains des spécialistes de la finance, de la gestion ou du marketing, mais aussi un levier social et politique au service de l'économie à l'échelle du pays comme d'une région…» Le football, ce n'est pas seulement cette balle qui roule d'un point à un autre, mais il faut également analyser ce qu'elle rapporte à l'économie d'un pays ou d'une région. Le CA réalisé dans le secteur du sport au niveau mondial, représente 450 milliards de dollars, soit davantage que l'aéronautique. Chez nous, l'absence d'information nous oriente vers d'autres références afin de mieux comprendre et situer la place de ce sport dans l'économie. C'est ce sport qui génère des milliards pour une nation, voire pour une économique locale. Dans un pays comme la France par exemple, les 40 clubs professionnels accumulent un chiffre d'affaire estimé, selon une riche étude menée par une grande école de management à la demande de l'Union des clubs professionnels français (l'UCPF), à 1,276 milliard d'euros, et crée pour une économie locale prés de 653 millions d'euros. Tout cela grâce à leur relation avec des PME «pour la plupart, issues d'une grande variété de secteurs d'activité… Ils sont aussi accompagnés par de nombreux partenaires impliqués dans la chaîne de valeur du football professionnel», souligne un document de l'UCPF, consacré à la réalité économique et sociale du football professionnel. Une activité qui crée 25 000 emplois dans l'ensemble des activités directes et indirectes du football professionnel en France. Il est signalé que pour chaque joueur professionnel plus de 22 emplois sont créés dans une économie nationale. Ce qui est extraordinaire dans cette réalisation, ce sont les chiffres qui illuminent une réalité du football pour ne pas écrire ce que cache ce sport. Le CA total de la filière va au-delà des 4,3 milliards d'euros dont 29% directement au sein des clubs, 15% dans leur environnement territorial, 56% dans les industries impactées au niveau nationale «notamment médias, opérateurs de Paris et distributeurs de matériel sportif». Plus loin encore, on relèvera que la filière génère plus de 1 milliard d'euros de contributions fiscales et sociales. L'étude menée avec soin donne un résultat intéressant à exploiter, à savoir pour 1 euro de subvention attribué aux clubs, «par les collectivités locales, 15 euros sont collectés au titre des recettes fiscales et sociales au profit de l'Etat ou des collectivités locales». Aussi dans le cadre des 4es journées Marketing sportif que la société RH. International communication organisera les 1er et 2 juillet prochain, il est intéressant de s'accrocher à des actions qui relèvent de cet outil de communication qui ne garde pas le même cachet chez nous, tant qu'il est vrai, il est quasi impossible de savoir ce qui est fait ou ce qui a été récolté dans le cadre du marketing sportif. Alors, ces journées tenteront, nous l'espérons, de se mesurer aux réalités du marketing développées en Europe, voire dans le monde. Ainsi, «le chiffre d'affaire des clubs français reste inférieur à celui des grands championnats européens», souligne le document de l'UCPF. La part du sponsoring dans les revenus de la Ligue 1 est relativement faible (18%) contre 31% pour l'Espagne, 31% pour l'Allemagne et 23% pour l'Angleterre. Il est aussi intéressant de savoir que les dépenses d'investissement des clubs professionnels consacrées au BTP (stade, centres de formation…) sont estimées à 34 milliards d'euros en moyenne annuelle… Enfin, une autre facette de cette économie du football révèle que le CA de cette économie nationale s'établit à plus de 2,4 milliards d'euros, soit 56% du total des flux économiques. A titre d'exemple, le football génère pour les médias, un CA de 1,3 milliards d'euros pour la TV, presse, édition, sites internet spécialisés et les radios. 6% du CA est généré par des activités de production et d'équipements sportifs. Que dépensent les joueurs et le staff : 257 millions d'euros et recouvrent des dépenses telles que le logement, l'alimentation, les loisirs, les voyages… C'est dire que «le sport ne se réduit donc pas à la bio-mécanique, à une méthode permettant de faire jouer les muscles et d'oxygéner les poumons». C'est aussi bien d'autres modes opératoires qui s'invitent pour réussir, le sport est devenu une réalité économique, politique et sociale, parce que tout simplement, il y a une récupération par l'industrie, le commerce et le marketing… sportif.