La grève des prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes entamée par certains depuis plus de 70 jours tout en suscitant des réactions de soutien et de solidarité des organisations civiles et de certains gouvernements, un silence radio est observé par d'autres. Si le mutisme de Washington, Paris et Londres est sans surprise en traduction de leurs liens stratégiques avec Israël depuis son occupation de la Palestine en 1948, la politique de deux poids deux mesures s'illustre encore une fois par le silence de ces pays. Une politique qui encourage Israël dans ses violations incessantes des conventions et du droit international ayant trait aux prisonniers en général et particulièrement aux détentions en relation avec un conflit, comme c'est le cas des palestiniens dans les geôles israéliennes. Depuis l'année dernière, les responsables occidentaux et certains acteurs sur la scène internationale prônent la primauté du respect des droits de l'Homme en direction de la scène arabe allant jusqu'à l'adoption de résolutions au sein du Conseil de sécurité. Le blocus de Ghaza toujours en cours, les opérations d'implantations de colonies juives sur les terres palestiniennes, l'expulsion et la dépossession des palestiniens de leur terres et biens et la grève de la faim des détenus palestiniens dévoilent encore une fois au grand jour les pratiques barbares israéliennes à leur encontre. Paris, Londres et Washington qui dans leur soutien inconditionnelle à Israël confortent la position israëlienne aisément dans ses atteintes aux droits du peuple palestinien, en général et les prisonniers en particuliers, viennent d'être rappeler à l'ordre par leurs opinions nationales respectives. Il est à rappeler qu'entre un tiers et environ la moitié de près des 4 700 détenus palestiniens dans les prisons israéliennes dont plus de 310 en détention administrative en grève de la faim dont sept depuis plus d'un mois. Un mouvement visant l'abolition de l'isolement carcéral et la détention administrative qui permet l'incarcération sans inculpation ni jugement pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment, ainsi que l'autorisation des visites pour les prisonniers originaires de Ghaza. «Faudra-t-il deux morts pour que soient prises en compte les revendications légitimes de ces prisonniers et des centaines d'autres qui se sont joints à leur mouvement de grève ?». Interrogation lancée dans la déclaration signée par de nombreuses ONGs françaises, dont la plateforme des ONG pour la Palestine, Amnesty International France, Action des Chrétiens pour l'abolition de la torture et la Ligue des droits de l'Homme. Les signataires ont tenu aussi à «dénoncer la pratique de la détention administrative ainsi que les mesures punitives quotidiennement infligées aux prisonniers palestiniens» citant dans la dite déclaration «l'isolement et le refus régulièrement opposé aux familles et aux avocats qui veulent visiter les prisonniers, particulièrement ceux de Ghaza privés de visites familiales depuis 2007». Sur un autre registre, il est à s'interroger sur les réelles motivations qui ont amené l'organisation de Nabil El Arabi à solliciter le Conseil de sécurité pour l'adoption de résolution sur la Libye et la Syrie et de pas être en mesure de le faire pour faire valoir le droit du peuple palestinien.