Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a mis en garde dimanche contre un "désastre national" au cas où un des milliers de prisonniers palestiniens, en grève de la faim dans les geôles israéliennes, décéderait. Deux des détenus, Bilal Diab et Thaer Halahla, ont cessé de s'alimenter depuis 75 jours et la communauté internationale, comme les organisations de défense des droits de l'Homme, s'alarment de l'état de santé des grévistes de la faim. "La situation des prisonniers est extrêmement dangereuse. Certains d'entre eux risquent des lésions très graves, ce qui serait un désastre national que personne ne saurait tolérer", a prévenu M. Abbas avant de présider une réunion du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). "J'espère et je prie Dieu que personne ne souffre davantage car ce serait une énorme catastrophe", a-t-il insisté. Des responsables palestiniens ont dit espérer prochainement une réponse positive des autorités israéliennes aux revendications des prisonniers. Mais ils ont averti que les détenus intensifieraient leur mouvement, sans précédent, en cas d'échec des négociations en cours avec Israël. Les détenus réclament l'abolition de l'isolement carcéral et de la détention administrative, qui permet l'incarcération sans inculpation ni jugement pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment, ainsi que l'autorisation des visites de proches pour les prisonniers originaires de Ghaza. L'envoyé spécial du Quartette pour le Proche-Orient, Tony Blair, s'est déclaré samedi "de plus en plus inquiet de la dégradation de l'état de santé des prisonniers palestiniens qui sont en grève de la faim dans les prisons israéliennes". Vendredi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est dite "extrêmement préoccupée par l'état de santé de plus de 1.600 détenus" en grève de la faim en Israël et a appelé l'occupant israélien à leur "assurer un accès immédiat et approprié aux soins".