La lutte contre le blanchiment d'argent ne peut être menée de manière efficace qu'une fois l'utilisation du chèque «régularisée» et imposée à «tout le monde», a affirmé le président de la Chambre nationale des commissaires aux comptes, Cherif Bourenane. Interrogé sur le rôle des commissaires aux comptes dans la lutte contre le blanchiment d'argent, en marge des premières assisses sur cette profession, M. Bourenane a déploré «l'absence d'une utilisation généralisée du chèque prévue pourtant par la loi» et celle des moyens «nécessaires pour lutter contre ce phénomène même si nous pouvons, à travers nos vérifications, détecter ce fléau» a-t-il indiqué. L'argent qui passe par le réseau informel est en fait «incontrôlable», selon M.Bourenane. «Maintenant que l'Algérie a retrouvé sa stabilité sécuritaire, il faudrait que l'économie nationale soit conforme aux normes dont la généralisation de l'utilisation du chèque.» En ce sens, le président de la Chambre aux comptes a indiqué que «nous sommes en train de lutter pour que l'économie algérienne soit conforme aux normes internationales et ça ne peut se faire qu'à travers la mise en place de moyens modernes de paiement, comme la carte de crédit et le chèque, car c'est le moyen le plus simple pour pouvoir définir la traçabilité de toutes les transactions commerciales». Le commissaire aux comptes a appelé l'Etat à «jouer pleinement son rôle» pour mettre en application les moyens modernes de paiement et lutter efficacement contre le blanchiment d'argent. M. Bourenane a fait savoir qu'une commission au sein du Conseil national de la comptabilité œuvrait pour la mise en place de nouvelles normes en matière d'audit financier afin de pouvoir contrôler l'application du nouveau système comptable financier (SCF), qui date de janvier 2010. «Nous n'avons pas rencontré de difficultés significatives dans l'application de ce nouveau plan comptable qui nécessite tout de même de nouvelles normes d'audit inspirées des normes internationales en la matière» a-t-il expliqué. Rappelons que les obligations du commissaire aux comptes relatives à la lutte contre le blanchiment des capitaux ont été fixées par la loi 05-01 du 06 février 2005 relative à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme ainsi que par l'ordonnance 12-02 du 13 février 2012 modifiant et complétant loi 05-01 du 6 février 2005.