Le Festival du film international de Cannes s'est achevé hier soir, en direct sur Canal + à 19 heures. Qui décrochera la palme d'or parmi les 22 films en compétition ? Notre envoyé spécial parie sur Amour de Michael Haneke, Paperboy de Lee Daniel, et Hoby Motors, poétique et pompier de Léos Carax. Cannes 2012 aura été à l'image du temps : parfois gris, parfois lumineux. Dans une sélection nettement en retrait par rapport à la précédente, la palme d'or décernée, hier, a couronné un cru. Avec malgré tout quelques grandes films. Le palmarès cannois n'est jamais une science exacte. Palme d'or 2001 pour son film La Chambre du fils, Nanni Moretti préside le jury de cette 65e édition. Avec L'Ivresse de l'argent, le Coréen IM Sang-500 propose, en compétition, une variation élégante sur l'argent, le pouvoir et le sexe à travers l'histoire d'un jeune secrétaire-homme à tout faire de la dirigeante d'un pressant empire industriel de Séoul. Sur fond d'affaires illicites et de morales douteuses, le secrétaire va être emporté dans une spirale redoutable de domination et de secrets. Déjà en compétition dans le Thriller Paperboy, Mathew Mc Conaughey y a refait un tour, cette fois en incarnant Mud, un homme réfugié sur une île au milieu du Mississipi. Par hasard, lors de l'une de leurs escapades sur le fleuve, deux gamins, Ellis et Neckbone, 14 ans, tombent sur Mud. Celui-ci va mettre les enfants à contribution pour réparer un bateau qui lui permettra de quitter l'île. Remarqué l'an dernier avec Take Shelter, le cinéaste américain, Jeff Nichols signe un film très beau mais pas vraiment surprenant, sous forme d'hymne à la nature et à l'amour… L'amour, la beauté, la nature sont aussi au cœur de «Renoir» qui a clôturé la sélection officielle Un certain regard. Le Français Gilles Bourdos raconte, en 1915, quelques jours dans la vie du peintre impressionniste. Dans les superbes paysages des Colettes à Cagnes-sur-Mer, Auguste Renoir (Michel Bouquet) reçoit la rousse et incandescente Andree, qui sera son dernier modèle. Revenu blessé de la grande guerre, Jean Renoir n'est pas encore le cinéaste de La règle du jeu mais, comme son père, le fils tombe sous le charme de celle qui, sous le nom de Catherine Hessling, deviendra sa femme et l'actrice de ses premiers films… Cette année, il n'est pas facile d'établir un pronostic assuré. Plus facile, en revanche, de dégager les grandes thématiques d'une sélection qui, à l'exception de la savoureuse comédie de Ken Loach, La part des Anges, a surtout présenté des drames bien épais, des polars bien noirs, des tragédies bien violentes, des analyses bien appuyées d'un monde en crise et aussi quelques curiosités plutôt audacieuses, comme le Paradis : Lieb de l'Autrichien Ulrich Seidl. Le côté bestial était d'ailleurs présent dans de nombreux films, où la présence des animaux traduit le côté sauvage et primitif des pulsions. Pour faire contre-poids, le côté glamour a fait lui aussi le plein : de Nicole Kidman à Jessica Chastain, de Brad Pitt à Robert de Niro, de Nasmi Watts à Kylie Minogue, d'Antonio Banderas à Bruce Willis. Sans oublier, Isabelle Huppert, Nastassja Kinski et tant d'autres encore. Palmarès des longs métrages Palme d'Or : Amour, de Michael Haneke. Grand Prix : Reality de Matteo Garrone. Le gamin au vélo réalisé par Jean-Pierre et Luc Dardenne. Prix de la mise en scène : Carlos Reygadas pour Post Tenebras Lux. Prix du scénario : Cristian Mungiu pour Au-delà des collines. Prix d'interprétation féminine : Cosmina Stratan et Cristina Flutur, pour le film Au-delà des collines. Prix d'interprétation masculine : Mads Mikkelsen pour La Chasse.