Après deux victoires en deux matchs de préparation pour l'Euro-2012 et à dix jours du choc contre l'Angleterre, plusieurs tendances se dégagent en équipe de France, du retour en grâce de Ribéry à l'émergence de Clichy en passant par la confirmation du 4-3-3. Le sélectionneur Laurent Blanc livrera les dernières clés avant le départ en Ukraine lors de l'amical face à l'Estonie, mardi au Mans. Ribéry, le retour Il s'agit assurément de la meilleure nouvelle pour Laurent Blanc. Libéré et décontracté après deux ans de malheurs sportifs et extra-sportifs sur le maillot bleu, l'ancien mutin de Knysna revit en équipe de France. Avec deux buts en deux rencontres, Francky a mis un terme à une disette de plus de 3 ans, sa dernière réalisation en sélection remontant au 1er avril 2009. Autant dire une éternité pour un joueur de sa trempe. Les ambitions de la France seront forcément revues à la hausse avec un Ribéry au niveau du Bayern Munich. Clichy, une menace pour Evra La prestation du joueur de Manchester City, à l'origine de l'ouverture du score de Ribéry, jeudi, rebat les cartes à gauche de la défense. 3e choix de Laurent Blanc derrière Abidal et Evra, Clichy a été repêché pour l'Euro après les ennuis de santé du Catalan (greffe du foie) mais il n'est visiblement pas venu pour jouer les doublures. En grande forme physique et mentale après son titre de champion d'Angleterre, Clichy est en position de s'imposer pour la première fois en bleu, profitant de la baisse de régime d'Evra. Ce n'est sûrement pas un hasard si le sélectionneur, qui n'a pas tari d'éloges cette semaine au sujet du Citizen, ne cesse de rappeler le précédent de 1996 quand Aimé Jacquet n'avait pas hésité à changer ses latéraux en cours de tournoi pour introniser les désormais légendaires Thuram et Lizarazu. Le 4-3-3, l'option n°1 Pour la 2e fois d'affilée, Blanc a opté pour un schéma en 4-3-3, la formule gagnante du match en Bosnie (2-0 en septembre 2010), qui reste son modèle ultime. Un signe qui ne trompe pas. «C'est le schéma dans lequel, on a le plus de repères, où on a fait des matchs références. C'est dans ce schéma qu'on veut essayer d'avoir des certitudes», a-t-il déclaré. Si le sélectionneur a dû se résoudre à se passer d'Abou Diaby, qui aurait pu, par son abattage, être un pilier de l'entre-jeu, le trio Diarra-Cabaye-Malouda a démontré une belle complémentarité et offre aujourd'hui, le meilleur équilibre au milieu. Malouda, buteur sur un missile de plus de 25 mètres, a ainsi marqué des points précieux en vue du 11 juin, date de l'entrée en lice des Bleus à l'Euro contre l'Angleterre. S'il n'a plus le jus nécessaire pour une place sur le côté gauche, le champion d'Europe peut encore rendre service dans une position plus reculée, laissant la triplette Nasri-Benzema-Ribéry évoluer à sa guise devant. L'infirmerie se remplit Le match contre la Serbie a laissé des traces avec une grosse tuile : la blessure à la cheville droite de Yann Mvila. Le médecin des Bleus Fabrice Bryand a indiqué que les premiers examens étaient «assez rassurants», se donnant 48 heures avant d'évaluer l'indisponibilité du Rennais. Théoriquement, la participation de ce titulaire en puissance à l'Euro n'est pas remise en cause mais son forfait pour le choc face aux Anglais est une hypothèse à ne pas négliger. Blanc, qui doit aussi composer avec le problème musculaire à la cuisse droite de Blaise Matuidi, pourrait ainsi être confronté à une pénurie de milieux défensifs, avec seulement Alou Diarra et Yohan Cabaye comme éléments valides. A ces deux gros pépins s'ajoutent le problème aux cervicales, apparemment sans conséquences, de Nasri, et la blessure au pied droit de Steve Mandanda. Patrice Evra a lui regagné Paris pour des raisons familiales. Cette hécatombe a obligé le sélectionneur à incorporer 3 jeunes du Stade de Reims dans l'équipe des «coiffeurs» qui a battu vendredi les moins de 19 ans Rémois (6-2) en à peine 50 minutes.