L'ouverture de l'audiovisuel n'est apparemment pas pour demain. La mise en place du processus de l'avant- projet de loi tarde à aboutir. En dépit de l'adoption de la nouvelle loi de l'information, ayant promulgué l'ouverture de l'audiovisuel aux investissements privés et avec l'existence à ce jour de deux chaînes privées dans le pays, les mécanismes de l'application de cette décision n'ont toujours pas été instaurés. Cette situation vient de connaître un nouveau rebondissement avec la dernière déclaration du ministre de l'Information, Nacer Mehal, faite en marge de l'inauguration d'un centre national de formation aux métiers de l'audiovisuel à Tipasa. Dès juillet prochain, des ateliers de discussion de l'avant-projet de loi portant sur l'ouverture du secteur de l'audiovisuel seront organisés à Alger, a annoncé, hier le ministre de l'Information, depuis la wilaya de Tipasa. «Ces ateliers seront ouverts aux associations professionnelles, aux réalisateurs ainsi qu'aux représentants de la société civile qui pourront donner leurs avis sur l'avant-projet de loi en préparation dans le cadre d'une grande commission nationale afin d'arriver à un large consensus», a-t-il indiqué. En ce sens, Nacer Mehal a précisé que la commission travaillant déjà depuis plusieurs mois, est subdivisée en trois sous-commissions chargées respectivement des fréquences, du contenu des chaînes publiques ou privées ainsi que des prérogatives de l'autorité de régulation audiovisuelle. Par la suite et une fois les consultations achevées, l'avant-projet de loi sera soumis au gouvernement puis à la nouvelle Assemblée populaire nationale, élue lors des élections législatives du 10 mai dernier. Le ministre a, tout de même dévoilé qu'il était «plus que nécessaire de prendre des précautions et ne pas se précipiter dans l'ouverture de l'audiovisuel, non seulement pour préparer un texte en adéquation avec la demande, mais aussi pour se prémunir de l'utilisation abusive qui pourrait en être faite». Au cours de sa visite au Centre national de formation de l'audiovisuel, M. Mehal s'est prêté aux questions des journalistes, relatives notamment aux salaires dans le secteur privé, à la faiblesse de la couverture des radios locales et autres questions d'éthique et de déontologie.