Des faits graves et sans précédent ont caractérisé dès l'ouverture des travaux la session ordinaire du comité central du FLN. Des journalistes chargés de la couverture de l'évènement ont été empêchés d'assister à l'ouverture des travaux, et ont même été rudement molestés par le clan pro-Belkhadem pour les empêcher de rendre compte de la réalité opposant les protagonistes en toute neutralité. Le SG du FLN voulant prendre la parole a été empêché d'accéder à la tribune par des militants, qui ont avec la même impulsion réclamé sa démission. La session ordinaire du comité central que devait tenir le FLN dans la banlieue algéroise ce vendredi 15 avril s'est ouverte dans la confusion totale. Les opposants à Abdelaziz Belkhadem, qualifié depuis quelques jours de «stalinien» ont empêché la tenue de la réunion du CC pour protester contre la purge interne qui a commencé sitôt les élections législatives terminées. En effet, 16 membres ont été exclus sur les 348 que compte le comité central. Les protestataires ne se sont pas laissés faire, sachant pertinemment que cette tentative d'intimidation n'allait en rien réduire leur détermination à réclamer le départ pur et simple de Belkhadem. Les travaux du CC devaient se dérouler à huis clos, et le vote à main levée, conformément aux textes régissant l'organisation du parti, alors que «les opposants au SG ont réclamé un vote secret, et une plus grande transparence sur le climat réel à l'endroit de l'opinion publique et de la base militante», d'après le commentaire d'un militant restant hostile à la main-mise de Belkhadem sur le parti. «Du temps du parti unique, le FLN, dans ses décisions, tenait compte de l'avis de sa base militante et des sensibilités de la société civique. Depuis l'arrivée de Belkhadem, le parachutage des décisions est devenu un style de gestion.» Pour rappel, les organisateurs «acquis» à l'actuel secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem avaient présenté cette session avec pour ordre du jour trois points : le premier était relatif aux résultats des élections législatives du 10 mai 2012, le second volet devait concerner les préparatifs des prochains scrutins des élections locales et enfin, le troisième chapître ayant trait à l'adoption des rapports sur les activités du FLN pour le trimestre en cours, et l'application du budget 2012, nonobstant les questions d'ordre organisationnel. Selon les organisateurs, cette session ordinaire s'inscrivait dans le cours normal des activités du parti, ce qui pouvait «occulter volontairement» les revendications des frondeurs qui réclament depuis plusieurs mois le départ du chef du parti. Les effets réactifs de la base militante à propos des évictions de Mohamed Seghir Kara, et El-Hadi Khaldi qui officiellement n'auraient pas répondu aux convocations qui leur ont été adressées par le conseil de discipline du parti ne se sont pas fait attendre. Parmi les militants exclus figureraient également des membres du parti qui ont présenté leurs candidatures sur des listes d'indépendants, ou d'autres partis politiques. A en croire M. Aïssi Kassa, chargé de la communication du parti FLN, à l'exception de ceux dont la qualité de membre a été gelée, l'objectif de cette réunion qui couvait sur des braises éteintes qu'en apparence, avait pour objectif de faire sortir le parti de la crise interne, afin de parvenir à un consensus solide. Les négociations menées par des médiateurs membres du parti depuis plusieurs jours entre les opposants et le SG n'ont apparemment pas apporté les fruits escomptés pour reconduire la confiance qu'espère obtenir A. Belkhadem tant les points de vue des contestataires et les ambitions du SG sont diamétralement opposés. La convocation d'une session extraordinaire du CC est sujette selon le règlement intérieur du parti au rassemblement d'un quorum, lequel d'après les opposants au SG est largement atteint. Redoutant des représailles si le vote devait se faire à main levée, ou si les listes venaient à être publiées, les contradicteurs voudraient protéger certains militants qui n'osent pas ouvertement défier l'inamovible Belkhadem qualifié de «véritable zaïm» par des points de vue que nous avons récoltés en privé auprès des membres du CC ou auprès de simples militants. L'hostilité grandissante envers Belkhadem a provoqué censément la scission du FLN en deux. Le clivage entre sympathisants et opposants paraissant si important, s'avéra impossible de déterminer sans risque de se tromper lequel des deux camps dispose de la majorité. La tenue de la réunion du CC du FLN était toujours suspendue en fin d'après-midi de ce vendredi, donnant lieu à une véritable empoignade procédurale entre les deux camps. Un comité des sages tente depuis des heures en médiateurs de débloquer la situation. Selon M. Haichour les discusions ne se dénoueront que si une entente est trouvée sur le mode de scrutin estimant que le CC est souverain sur les choix et les méthodes à suivre lors des travaux. A l'heure où nous mettons sous presse, les frondeurs maintiennent intactes leurs revendications, la plus importante, et exigée étant le départ de Belkhadem comme préalable à la poursuite des travaux du comité central.