Des appels au meurtre ont été lancés par des intégristes islamistes à l'encontre des forces de sécurité, journalistes et des artistes tunisiens. Ces appels aux meurtres ont été diffusés sur des réseaux sociaux et aux niveaux des mosquées. Dans un communiqué, la présidence de la République a vivement condamné ces appels aux meurtres lancés jusque dans les mosquées, rappelant que les libertés d'expression et de créations artistiques sont des droits irrévocables. Ces derniers jours, plusieurs vidéocassettes ont été mises en ligne rapportant des «fatwas» et des prêches incitant au meurtre contre des artistes accusés d'avoir offensé la religion et l'honneur des musulmans. A travers ces vidéos, les intégristes ont indiqué, je cite : «Des mécréants ont porté atteintes au prophète et à ses femmes au palais Abdellia. La charia exige que ces apostats soient lapidés». L'imam de la grande mosquée Zitouna a donné une «fatwa» légalisant l'assassinat des artistes accusés d'Aapostat selon lui. «Ces mécréants devraient être tués et leur sang versé», a répété à trois reprises l'imam de la mosquée. Des sites tunisiens ont rapporté que des appels au meurtre ont été également lancés sur des pages facebook contre l'animateur Naoufel Ouertani et les deux hommes politiques Néjib et Issam Chebbi, et ce, pour avoir soutenu la liberté d'expression et la création artistique. Ces pages facebook parlent d'un devoir religieux d'égorger ceux qui défendent des images portant atteinte à l'islam. Un des administrateurs de la page, qui signe sous le nom de Waël Essahli, appelle à faire des collectes pour l'achat de gros couteaux afin d'égorger les mécréants et se présente en émir des égorgeurs. Le président de la République a demandé aux ministères concernés d'engager les procédures judiciaires nécessaires à l'encontre de toutes les personnes qui ont lancé et lanceront de tels appels, «quelles qu'en soient les positions ou les appartenances politiques et idéologiques», ajoute le communiqué. Houcine Laabidi, président du comité scientifique de la mosquée Zitouna a appelé hier, dans son prêche du vendredi, à «tuer tous les artistes plasticiens qui ont porté atteinte au sacré». Ridha Belhadj, porte-parole de Hizb Ettahrir, a condamné fortement les appels lancés récemment à Zarzis par des salafistes. Le porte-parole de Hizb Ettahrir est aussi revenu sur la polémique enclenchée par le premier article de la Constitution. Il estime qu'Ennahdha a contredit ses propres principes en optant pour le maintien de cet article inchangé. Ces appels au meurtre nous rappellent les pratiques des sanguinaires du GIA, GSPC, AIS et autres organisations terroristes en Algérie.