Didier Deschamps, priorité de la Fédération française (FFF) pour le poste de sélectionneur de l'équipe de France, a demandé un délai de réflexion de «quelques jours», quatre joueurs sont convoqués devant la commission de discipline et les primes sont gelées, a annoncé la FFF mardi. «J'ai vu Didier Deschamps avant- hier (lundi) rapidement, a déclaré le président de la FFF, Noël Le Graët. En aucun cas, la proposition lui a été faite. Il m'a confirmé que l'équipe de France faisait partie de ses rêves. Il m'a demandé une période de réflexion de quelques jours. Il fait partie d'une short-list, a-t-il précisé. Si Didier devait trop traîner, je prendrai une autre décision. Mais je ne vais pas aujourd'hui dérégler un club de Ligue 1». Paul Le Guen fait office de nouveau favori Du coup, le président de la Fédération française de football, qui a sondé sérieusement ces derniers jours, doit rapidement trouver un nouveau candidat crédible. Paul Le Guen, sélectionneur d'Oman, ferait désormais office de nouveau favori au poste. Mais l'ancien coach de l'Olympique Lyonnais et du Paris SG est-il prêt à replonger et faire face aux critiques qu'il vivait plutôt mal dans l'Hexagone ? La question est posée. D'autres options sont envisagées en interne. Francis Smerecki, champion d'Europe en 2010 avec les 19 ans et quatrième du Mondial des 20 ans en 2011, et Philippe Bergeroo, vainqueur de l'Euro-2004 avec la fameuse génération 1987 des Karim Benzema, Samir Nasri et Jérémy Ménez. Les autres noms un temps évoqués (Rudi Garcia, René Girard et Arsène Wenger) étant intouchables pour différentes raisons, les choix de Noël Le Graët sont réduits. A moins que Didier Deschamps ne change d'avis et accepte finalement la proposition... «Quatre joueurs seront sanctionnés mais pas victimes...» La commission de discipline de la FFF est saisie en raison d'écarts de comportement de quatre joueurs durant l'Euro-2012 : Hatem Ben Arfa, Yann Mvila, Samir Nasri et Jérémy Ménez. «Le comité exécutif n'a pas dans ses statuts un rôle de sanction», a précisé M. Le Graët. «Les joueurs doivent être punis, sanctionnés, mais je ne souhaite pas qu'on en fasse des victimes, a-t-il ajouté. La commission ne sera pas non plus une commission de censure importante, puisque le futur sélectionneur aura le choix de les convoquer ou non. Les sanctions financières sont prévues dans nos textes, et les suspensions pour les cas à venir seront vues avec beaucoup de justice». Durant l'Euro-2012, Nasri et Ménez ont proféré publiquement des insultes respectivement contre des médias et un arbitre. Pour Ben Arfa et M'Vila, c'est leur attitude envers le sélectionneur qui est mise en cause. «Ils sont convoqués devant notre conseil de discipline dans les délais les plus courts», a ajouté M. Le Graët, en précisant que ce serait après leurs vacances. Interrogé sur l'éventualité de matchs de suspension, le président de la FFF a répondu : «Non, ça ne me paraît pas raisonnable». Quant aux primes de l'équipe de France, l'ensemble sont «gelées». «C'est de l'argent bloqué, qui sera peut-être redistribué, peut-être pas», a fait savoir M. Le Graët. Une commission de réflexion sur le système de primes sera également mise en place, avec notamment le capitaine de l'équipe de France Hugo Lloris et des représentants du syndicat des joueurs professionnels et du monde amateur. De nombreuses personnalités, notamment dans le monde politique, se sont interrogées sur la pertinence de verser aux joueurs une prime de 100 000 euros, après leur élimination en quart de finale de l'Euro-2012, face à l'Espagne (0-2), que les Bleus ont quitté avec une image brouillée.