Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Karim Djoudi, ministre des Finances, estime que le prix du baril ne doit pas dicter les actions structurelles du pays, c'est-à-dire les dépenses d'investissements qui produisent de la croissance, procurent des emplois et permettent la distribution de revenus. Il n'y a pas, affirme-t-il, de réduction des dépenses d'investissements. Il reconnaît que la tendance depuis deux mois est à la baisse des prix du pétrole, en particulier le pétrole vendu par l'Algérie. Il rappelle que dans la situation économique du pays on prend en considération les évolutions extérieures et notamment les prix des hydrocarbures. Il fait observer que l'Algérie a accumulé des capacités de financement grâce aux réserves de change, au Fonds de régulation des recettes et au désendettement extérieur, qui sont des éléments d'ajustement. Pour Karim Djoudi, la tendance à la baisse des prix du pétrole n'est pas source de déséquilibres des finances du pays pour le moment. La prudence observée est un élément de gestion de nos finances, dit-il. Une bonne conduite des affaires publiques nécessite certes de «limiter et de plafonner» les dépenses de fonctionnement, mais, souligne-t-il, «je peux vous assurer que la dépense salariale, les transferts sociaux et les soutiens des prix ne seront pas touchés». Il affirme que l'Etat est déterminé à «maintenir la politique de soutien direct des prix, comme celui concernant le lait, les blés, l'huile et le sucre, ou indirect comme pour l'assainissement des entreprises de production d'électricité par exemple. Il rappelle que le budget de l'Etat pour 2012 consacre 2 850 milliards de DA pour les salaires du personnel, plus de 1 300 milliards de DA pour les transferts sociaux et près de 200 milliards de DA pour les subventions des produits de base: laits, céréales, sucre et huiles alimentaires. Pour Karim Djoudi, les augmentations salariales de 2011 ont entraîné la montée de l'inflation, qui atteint un pic de 6,9% à fin mai 2012. Si, fait-il remarquer, l'importation des véhicules de tourisme, boostée par l'augmentation des salaires, n'a pas eu d'impact sur l'inflation, la consommation interne, tirée par ces mêmes augmentations, a quant à elle stimulé l'inflation.