L'informel détient une place dans le produit intérieur brut extrêmement importante, une place pas entièrement négative, puisqu'il emploie selon les estimations environ 30% de la population active, celle même qui échappe à toutes les statistiques officielles puisqu'elle n'est pas demandeuse de travail auprès des différentes agences d'emploi. Ce secteur informel agissant dans une semi légalité échappe au fisc, à la législation du travail et aux différentes obligations et procédures dictées par le ministère du Commerce. L'informel depuis quelques années a pris tellement d'envergure qu'il se permet de sortir des circuits réservés à la contrebande pour agir au vu et au su de tout le monde, enfin presque, étant donné que les Douanes algériennes nous informent que durant l'année 2011 elles ont bloqué les importations de 442 opérateurs économiques indélicats pour fraude douanières et fiscales. Ces délits portent principalement sur des majorations ou des minorations de valeur, fausses déclarations d'espèce, détournement des avantages fiscaux, utilisation de faux documents. Ces opérations «coup- de-poing» périodiques, voire de manières inopinées pour limiter au maximum les marges de manœuvres des fraudeurs semblent ne pas dissuader les adeptes de ces nouveaux opérateurs économiques qui ont pour devise de s'enrichir vite et bien, et en un laps de temps. A en croire, un cadre des Douanes algériennes, l'année 2012 verra des résultats liés à la fraude tout aussi important, sinon davantage, puisqu'il est constaté que le phénomène tend à se propager aussi bien chez les entreprises importatrices des biens pour la revente en l'état, que chez les producteurs ou investisseurs. Les Douanes algériennes pensent qu'un millier d'autres opérateurs, n'ont pas été localisés, lors des opérations du contrôle a posteriori, aux adresses mentionnées sur leurs registres d'importation, selon la même source rendue publique. Plusieurs opérateurs, qui n'ont pas répondu aux convocations des Douanes, «ont été systématiquement bloqués», à l'exception de ceux qui ont accepté de payer les amendes imposées dans le cadre des contentieux engagés par l'institution des Douanes. Ces dernières années, les Douanes algériennes ont renforcé l'étau autour des fraudeurs mais toutes les opérations d'assainissement n'ont pas réussi à endiguer le phénomène des registres «d'importation prête-nom». Plus grave encore, l'institution douanière n'est pas parvenue à établir un fichier crédible des importateurs, changeant d'année en année à cause des registres annulés et remplacés par des nouveaux. Les Douanes algériennes reconnaissent donc volontiers que des difficultés subsistent pour mettre en place un fichier où seraient consignés les conditions de crédibilité des opérateurs économiques afin d'assainir le secteur du commerce extérieur.