L'Algérie ne vit pas sur une île isolée. Elle n'est pas un Robinson Crusoé. Serait-ce un avantage que de se situer au confluent d'espace géopolitique? Appartenance au monde arabe, au Grand Maghreb baptisé sans voir l'UMA, à l'Afrique du Nord dont elle ne parle jamais, à l'espace du versant occidental de la Méditerranée, avec le groupe des «5+5», à l'Union africaine, à l'espace méditerranéen, avec tout ce que cela sous-entend en matière d'apports civilisationnels ? Peut-il exister pour nous un espace géopolitique auquel s'arrimer ? Il s'agit certainement d'un exercice périlleux que de sembler opter pour tous les espaces, aussi bien ceux qui considèrent que les valeurs démocratiques sont des atouts que ceux pour lesquels celles-ci sont des malédictions. Le risque est grand de ne pouvoir compter ni sur les uns ni sur les autres, les premiers lui demandant d'aller plus loin dans le processus de démocratisation, les autres, bien au contraire, lui demandant d'en arrêter le processus, ou du moins de le ralentir, assez pour le dénaturer. La question ne se pose plus de savoir vers quel espace régional se tourner pour sortir de la crise globale que vit notre pays. Il faudrait que soient apportées des réponses à ces questions : qu'allons-nous y chercher, comment et pourquoi ? Quel espace pourrait nous assurer la stabilité, quel espace auquel nous pourrions apporter de la stabilité ? Dans cette époque où il est dit que les pays arabes entrent dans une phase supposée amorcer la démocratie dans un contexte où les rapports de force laissent ce processus totalement inachevé et inachevable, installant ces pays dans une déstabilisation continue et durable, peut-on dire que l'espace géopolitique constitué par le monde arabe est celui qu'il nous faudrait chercher pour réussir notre intégration ?