La facture des importations de l'Algérie en produits pharmaceutiques a été bien salée pour ce premier semestre 2012. Le pays a importé jusqu'à 1,17 milliard de dollars face à 880,4 millions l'année précédente durant la même période, enregistrant ainsi une hausse de 33,47%. Le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes algériennes a présenté un rapport portant sur l'état des importations des médicamens,lesquelles restent aussi importantes et souligne le retard pris quant à la mise en place d'une véritable industrie pharmaceutique. Durant le 1er semestre de l'année en cours, une tendance haussière a marqué nos importations en médicaments. Le volume des produits importés est passé de 16 208 tonnes au premier semestre, à 10 951 tonnes, cette année, soit une augmentation de 47,9%. Selon le Cnis, la facture des médicaments à usage humain reste la plus importante avec 1,12 milliard de dollars, contre 842,6 millions, enregistrant ainsi une hausse de 32,6% alors que le volume des importations des médicaments à usage humain a connu le même sort passant de 9 989 tonnes à 15 229 tonnes, soit une hausse de 52,45%, durant cette période de référence. Cependant, cette lourde facture et ces quantités importantes de médicaments restent insuffisantes. L'effet désiré par ces démarches d'importation empruntées par les opérateurs privés et publics sous la coupe de la tutelle, n'a pas été constaté puisque la pénurie de médicaments persiste dans nos établissements hospitaliers. Le marché du médicament en Algérie, d'une taille de 2,9 milliards de dollars recensé en 2011, dont 1,85 milliard de dollars d'importation et 1,05 milliard de dollars de production locale, avec 84% pour le secteur privé et 16% pour le public, selon l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), est loin d'être homogène. Par ses nombreux dysfonctionnements, des pénuries répétées comme la rupture de stocks fréquente et l'absence quasi-totale de supervision de la part des responsables. Le ministère de la Santé tente ainsi d' y mettre un terme à ces incohérences. «Nous sommes en train de mettre toutes les balises pour réguler le marché du médicament, dont un contrôle rigoureux au niveau des ports et aéroports par des pharmaciens formés en la matière», avait déclaré récemment le secrétaire général du ministère de la Santé, Abdallah Bouchnak. Pour le développement de ce marché porteur, le gouvernement a consacré l'année écoulée un investissement de 17 milliards de DA au profit du Groupe pharmaceutique public Saidal, détenteur du plus grand nombre d'unités de production dans le perspective de doubler sa production dans les cinq prochaines années. Par ce placement, l'Etat veut booster ce secteur en proie à de nombreuses crises, avec pour objectif atteindre en 2014 une production nationale couvrant 70% des besoins de la société contre seulement 37% actuellement et réduire ainsi progressivement les importations. Le rapport de la Douane algérienne, démontre que les importations de l'Algérie en produits pharmaceutiques ont atteint 1,95 milliard de dollars en 2011, enregistrant une hausse de 16,86%. Toutefois les quantités importées n'ont augmenté que de 2,2%, passant de 23 835 tonnes en 2010 à 24 362 tonnes en 2011.