«90% des 6 541 familles de disparus recensés ont été indemnisées alors que les 10% restants réclament toujours», c'est ce qu'a déclaré le président de la cellule d'assistance judiciaire pour l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, Merouane Azzi, avant hier à Alger. L'Algérie a enregistré durant la décennie noire de nombreux cas de disparition de jeunes hommes et femmes. Au total ils sont plus de 6 000 personnes à être portés disparus par leurs familles. Le plus grand nombre est situé, selon le collectif des familles de disparus en Algérie, principalement au niveau de la capitale à 1 213 personnes de disparus. Bouira a enregistré 105 disparus, Blida 267 et Tipasa 362. Ces familles de disparus ont bénéficié des indemnisations inscrites dans le cadre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, sans avancer plus d'informations. A l'occasion d'une conférence de presse organisée par le journal D K News, le président de la cellule d'assistance a déclaré que plus de 32 000 dossiers relatifs aux bénéficiaires des mesures de cette charte sur 60 000 déposés auprès des comités de wilaya durant la période allant de 2006 à juin 2012, ont été réglés. Il a expliqué que «les dossiers restants n'ont pas été réglés, les comités de wilaya n'ayant pas trouvé le cadre juridique leur permettant de satisfaire les demandes de ces catégories outre certains cas sociaux n'ayant pu trouver de solutions». Le conférencier a précisé que plus de 20 personnes se sont rendues aux autorités concernées de janvier à juin 2012, alors que 8 500 terroristes se sont rendus depuis 2006 à juin 2012. Des chiffres traduisant «la réussite de la politique de réconciliation nationale» qui exige la prise de mesures complémentaires pour «clore définitivement le dossier de la réconciliation». Dans le même sillage, le responsable a indiqué que la cellule qu'il préside a soumis des propositions au président de la République relatives notamment à la révision de la pension des victimes du terrorisme qui est restée inchangée depuis 1997 et la réhabilitation des personnes emprisonnées et acquittées après jugement ainsi que la prise en charge de la question des enfants nés dans le maquis et des femmes victimes de viol. Concernant ce volet, M. Azzi avait affirmé plutôt dans la semaine que la commission chargée de ce dossier, avait «reçu pour le moment une centaine de dossiers sur les 500 cas recensés», et dont 40 dossiers ont été validés. Quant au retard pris pour la prise en charge du dossier, il a expliqué que cela est dû «aux difficultés rencontrées pour trouver les pères des victimes». En ce sens, le président de la cellule d'assistance judiciaire pour l'application de la charte, a mis l'accent sur la nécessité d'adopter les tests ADN pour mettre un terme au calvaire de cette frange de la société. Une mesure devant obligatoirement s'accompagner de la promulgation de nouvelles lois.