A peine installé dans ses nouvelles fonctions de ministre de la Jeunesse et des Sports que Mohamed Tahmi fonce tête baissée sans même prendre le temps de tâter le pouls. Le cardiologue qui n'a pas pris le soin de diagnostiquer le mal qui empêche le cœur des Algériens de battre pour leur football. De Sétif, il a déclaré, «il est urgent de lever l'opacité sur le projet du professionnalisme qui demeure bloqué par un nombre de contradictions inexpliquées». Un constat contradictoire en lui-même dressé par son prédécesseur sans avoir prescrit le remède à un football grabataire. Au lieu de s'attaquer frontalement au mal qui le ronge, le nouveau se contente de constat et risque, à son tour, de mettre le cautère sur une jambe de bois. Le commun des Algériens, ne connaissant rien de la médecine, ne se trompera pas de remède si évidemment on lui demande son avis. Notre football, même frappé d'un étrange mal, peut se refaire une santé si le nouveau ministre affiche sa volonté de le combattre. Le mal, et vous l'avez deviné, n'est autre que l'argent. Le remède le plus efficace ne peut rien contre la cupidité et l'avidité si, l'argent public n'est pas rigoureusement contrôlé. Il n'y a aucune autre solution sauf que de couper l'herbe sous les pieds des prédateurs en imposant ce contrôle sinon, ça ne vaut même pas la peine d'essayer. Et le nouveau ministre aura à le savoir dans peu de temps. Même si l'argent est le nerf du football, il est inconcevable que l'Etat le jette par la fenêtre pour qu'il atterrisse entre les mains de ces prédateurs bénéficiant étrangement d'une incroyable impunité. Mohamed Tahmi, fraîchement installé dans ses fonctions, doit longuement méditer sur la question s'il ne veut connaître la même mésaventure que son prédécesseur qui n'est jamais arrivé à prescrire un traitement de choc au mal en question. C'est comme ça et pas autrement si on veut que cette discipline recouvre sa vraie vocation.