D�aucuns s�interrogent sur les raisons de la d�liquescence et la d�gradation de notre football qui n�arrive m�me plus � rivaliser avec celui des pays africains alors qu�ils faisait, il n�y a pas si longtemps, trembler les grandes nations comme lors de la Coupe du monde 82. Il est de notori�t� publique que notre sport roi a touch� le fond et n�arrive plus � sortir la t�te de l�eau malgr� les vaines tentatives de certains responsables, anim�s de bonne volont�, mais qui rencontrent d�innombrables entraves pour mener � bien leur mission. Au fait, cette bonne volont� ne suffit pas � elle seule si elle n�est pas accompagn�e de d�cisions politiques � m�me d�assainir l�environnement de cette discipline devenue par la force des choses un �centre d�attraction � pour les opportunistes ou bien un pi�destal pour grimper les �chelons, notamment en politique. Hachemi Djiar, l�actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, s�est empress�, juste apr�s sa nomination � la t�te de ce secteur, d�installer une commission de r�flexion dont la t�che est de proposer des solutions pour faire sortir notre football du marasme dans lequel il se trouve aujourd�hui. Certes, on ne peut gu�rir un mal sans auparavant le bien diagnostiquer avant de lui administrer le traitement n�cessaire. Cependant, si ce traitement s�av�re inefficace, on passera alors � une autre �tape consistant � localiser ce mal et par la suite l�attaquer � l�aide d�un traitement de choc. Alors que le commun des Alg�riens peut facilement prescrire le traitement � notre football, les responsables, en revanche, pr�f�rent d�abord r�fl�chir aux maux qui le gangr�nent puis proposer le cas �ch�ant un semblant de traitement, voire le caut�re sur une jambe de bois. Il n�est nullement, dans cet article, l�intention de contester la d�marche de l�actuel ministre fra�chement install� � la t�te de ce secteur et qui m�rite donc un d�lai de gr�ce, mais juste d�attirer son attention sur l�utilit� de cette commission alors que le football alg�rien traverse l�une des plus sombres p�riodes de son histoire. Sans verser dans l�alarmisme ni dans le d�faitisme encore moins dans le pessimisme, il est certain que le football alg�rien conna�tra dans un avenir prochain les m�mes m�saventures que celles qu�il a v�cues aux �liminatoires de la CAN 2006 et la CAN 2008, si on ne s�empresse pas de prendre des d�cisions draconiennes m�mes si celles-ci ne feront pas l�unanimit� exactement comme l�avait fait Yahia Guidoum qui aura au moins le m�rite d�avoir dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Rabah Sa�dane, le nouveau patron de l��quipe nationale, l�a d�ailleurs clairement notifi� lors du forum organis� par le journal sportif Echibek. Celui-ci a reconnu devant un parterre de journalistes que la mission de qualifier l�EN � la phase finale de la CAN 2010 pourrait s�av�rer tr�s difficile pour ne pas dire impossible. Quant au Mondial de la m�me ann�e, le m�me Sa�dane n�a pas cach� son inqui�tude de voir les Verts rater le rendez-vous de l�Afrique du Sud, tellement les Africains ont progress� en la mati�re alors que notre pays recule. Il faut, cependant, reconna�tre � Sa�dane le m�rite d�insister sur le travail � moyen et long terme pour esp�rer redonner � notre football son lustre d�antan. C'est-�-dire revenir le plus t�t possible � la formation et s�occuper de plus en plus des cat�gories jeunes qui, dans l�avenir, alimentent les diff�rentes �quipes nationales. La formation est le seul secret de la r�ussite, certes, mais Rabah Sa�dane a mis le doigt sur l�un des probl�mes qui emp�chent notre football de progresser. Les causes de cette r�gression sont multiples et ce sont justement celles-ci qui font que les dirigeants de cette discipline sportive s�occupent beaucoup plus du r�sultat imm�diat plut�t que de s�occuper des jeunes qui souffrent de l�indiff�rence au profit de joueurs de la cat�gorie seniors, trop peu talentueux pour m�riter un tel �gard encore moins de gagner des sommes mirobolantes sans la moindre contrepartie. Il faut revenir un peu en arri�re pour bien comprendre les raisons qui entravent le d�veloppement de cette discipline. A partir des Jeux m�diterran�ens de 1975 o� l�Alg�rie a d�croch� la m�daille d�or en battant en finale la France, des techniciens de renom, � l�image de Mekhloufi, Soukhane, Kermali et Maouche pour ne citer que ceux-l�, avaient mis les bouch�es doubles, aid�s en cela par le pouvoir de l��poque, pour construire le football alg�rien en se basant bien s�r sur la formation et ils seront r�compens�s d�abord par la qualification de l�EN juniors au Mondial du Japon en 1979 et qui atteindra m�me les quarts de finale en se faisant �limin�e par l�Argentine o� �voluait un certain Maradona. Ensuite, en 1982 et en 1986 o� ce m�me football a atteint les cimes de la gloire gr�ce � des hommes d�vou�s mais surtout � partir d�une gestion sans faille de l�argent public. Durant cette m�me p�riode, le ministre de l��poque, Djamel Houhou, a eu la main heureuse de copier l�exp�rience cubaine en mati�re de sport. L�argent est strictement contr�l� par les entreprises publiques qui, en m�me temps, employaient les joueurs qui ne b�n�ficiaient alors que des primes des matches, en plus de leur salaire mensuel. Le nerf de la guerre �tant l�argent, le d�sengagement des entreprises publiques a port� le coup de gr�ce � la discipline la plus pris�e dans notre pays. La crise travers�e par le pays � partir du d�but des ann�es 1990 l�a encore enfonc�e m�me si l�Alg�rie avait remport� la CAN 1990 gr�ce � une g�n�ration de footballeurs rac�s mais qui �taient � cette �poque en fin de carri�re, comme Madjer, Menad, Oudjani et autres. Depuis, en termes de football, l�Alg�rie a perdu de sa verve. Plus de 20 ans de travers�e du d�sert. Pourquoi alors, et sans moyens cons�quents, la Tunisie, le Maroc sont toujours pr�sents dans les grands rendez-vous footballistiques alors que nous autres Alg�riens, ne cessons de nous lamenter sur notre propre sort ? Pourtant, les solutions existent et elles sont � port�e de nos mains. Il est inadmissible qu�un pays aussi riche et aussi peupl� que l�Alg�rie ne puisse former une vingtaine de joueurs pouvant rivaliser ne serait-ce que face aux �quipes africaines. Inadmissible aussi qu�un seul joueur local, Gaouaoui en l�occurrence, fasse partie des titulaires de l��quipe nationale. Un constat amer qui malheureusement s�inscrit dans le temps. Pourquoi sommes-nous incapables d�ouvrir des �coles de football alors que l�argent coule � flots ? La r�ponse est tellement �vidente : �l�argent a pourri le football alg�rien�, pour paraphraser un ancien responsable du secteur qui, lui, avait r�ussi � identifier le mal. Si l�argent d�bours� par l�Etat, pour aider les jeunes � s��panouir, prend des directions obscures, le devoir de cet Etat serait alors de tirer la sonnette d�alarme et de changer de politique de fa�on � am�liorer les choses. Comment se fait-il que les subventions allou�es aux clubs alg�riens ne soient touch�es d�aucun contr�le � chaque fin de saison ? Il suffit que les membres de l�assembl�e g�n�rale l�vent les mains pour approuver les bilans des pr�sidents de ces clubs pour que le tour soit jou�. Si l�Etat d�cide de contr�ler le moindre sou allou� aux clubs alors, et c�est l��vidence m�me, cet argent sera incontestablement ventil� au profit des jeunes. L�assainissement de cette discipline passe irr�vocablement par un contr�le rigoureux des finances, puis celui du choix des hommes qui auront � prendre les destin�es des clubs en instaurant des crit�res tr�s stricts pour rendre le football aux siens et enfin leur imposer de prendre en charge les jeunes, comme vient de le faire Serrar, le pr�sident de l�ESS qui, sous les conseils de Belhout, a sillonn� l�Est alg�rien pour d�nicher les jeunes talents qui sont actuellement enti�rement pris en charge et, il faut le dire, repr�sentent un avenir certain pour son �quipe. Les choses sont simples pour tous nos voisins dont la volont� de progresser est av�r�e. Quant � nous, malheureusement, elles sont si difficiles que l�on pr�f�re faire du sur-place et d�attendre que la providence nous tombe du ciel. Pour, au mieux, se qualifier en phase finale d�une CAN.