Aura-t-il le temps indispensable pour piéger le temps perdu, voir la théorie au profit de l'action ? Tout porte à le croire, si l'on comptabilise le nombre de sorties sur le terrain. On est tenté d'écrire que l'actuel ministre de la Jeunesse et Sports, Mohamed Tahmi est synonyme de l'homme de la providence. Le sport peut prendre le départ vers de nouveaux objectifs sans passer par le couloir des théoriciens. «Le mouvement sportif a connu des étapes de tristesses, il a été enfermé, étouffé, n'a jamais ou presque connu d'approche marketing du sport, seul le football a réussi à concilier les exigences du sport et... l'argent...», nous racontait un sportif, champion de son temps. Dans un regard qui cherchait les repères dans ses souvenirs, il ajoutera, «vous savez, pour une discipline sportive, la phase de séduction passe par un gain d'image et de notoriété auprès du public, une meilleure couverture médiatique, tant qualitative que quantitative, en un mot une meilleure communication... Il y avait des yeux que pour le football et les fédérations auraient pu être plus vigilantes... Nous avons vu des fédérations naviguer à vue, à la recherche d'une intelligente écoute mais pas celle qui trompait, pas celle qui pousse vers l'agrandissement des tranchées entre institutions». Il y a des vérités qui fâchent. Ainsi le ministre de la Jeunesse et des Sports tentera de redresser la barre et remettre en marche la mécanique en éliminant le négatif. Mohamed Tahmi est revenu jeudi, une fois de plus, sur l'engagement de l'Etat, celui d'être au côté du monde sportif. «Il est urgent, disait-il, d'aller vers un «véritable» professionnalisme en Algérie. Il y a un communiqué interministériel qui engage l'Etat dans la mise en œuvre du professionnalisme. Après 3 années (de son entrée en vigueur), il est utile de faire une halte et voir s'il y a des choses à changer, sur ce à quoi le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, a commencé à travailler», a déclaré Tahmi lors de la cérémonie de lancement officiel de la saison sportive 2012-2013. Levant le voile sur les rumeurs qui se succédaient de part le passé, le ministre cherchera les mots pour convaincre ceux qui pensent qu'il existe un problème entre le MJS et la FAF. «Il n'y a aucun problème entre la Fédération algérienne de football et le ministère de la Jeunesse et des Sports qui est là pour soutenir toutes les fédérations. Nous avons entamé un professionnalisme avec beaucoup de clubs sans qu'il y ait un environnement économique autour, ce qui a créé quelques problèmes.» Pour compléter son intervention sur ce sujet, il dira, «nous allons trouver des solutions et je suis optimiste pour aller vers un véritable professionnalisme en Algérie». Cerner avec précision les tendances actuelles de la communication relève d'une gageure. Aujourd'hui, il ne s'agit ni de spectacles ni de show de soirée de galas, de lancement de produit mais de la vie du sport et comment renforcer la cohésion, et c'est à ce titre que Raouraoua qualifia de «très fructueuse» la réunion qu'il a tenue, mardi soir, à Alger avec le ministre de la Jeunesse et des Sports. Et de souligner à l'attention des médias que la FAF, «apporte les correctifs nécessaires au fur et à mesure pour corriger les imperfections... J'ai dit au début qu'il fallait 4 ou 5 ans pour asseoir le démarrage du véritable professionnalisme... Nous sommes au début de la 3e année, vous remarquerez qu'il y a eu beaucoup de progrès accomplis, beaucoup de changements apportés. Il faut laisser le temps à ces sociétés et ces clubs pour s'organiser», avant de confirmer que le ministre Tahmi avait reçu le compte rendu des différentes réunions zonales que le patron de la FAF a eues avec les présidents des clubs du Centre, l'Est et de l'Ouest. Enfin et poursuivant sa déclaration, il rappellera que son instance est en train de mettre en place un plan pour la prise en charge des problèmes des clubs qui sont réels et des revendications qui sont légitimes. «J'ai bon espoir qu'avec l'aide du ministre et de l'ensemble des cadres du secteur des sports, et en conjuguant nos efforts avec ceux des clubs, nous pourrons effectivement, dans quelques années, avoir un vrai professionnalisme dans le pays», a conclu le président de l'instance fédérale. De son côté, le président du Comité olympique algérien, Rachid Hanifi nous confiera que le temps presse pour redonner toute sa force et forme au mouvement sportif, et se dit être confiant quant à son développement.