En visite en Algérie où il a rencontré le président de la République ainsi que le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah et Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires Magrébines, le commandant en chef des forces armées «Africom» a indiqué que les Etats-Unis d'Amérique n'intervenaient pas militairement au Sahel. En revanche, Le général Carter F. Ham, a déclaré que les USA soutiendraient l'approche algérienne pour un règlement de la crise malienne. Alors qu'on s'attendait à une éventuelle participation des forces armées américaines dans le nord du Mali, le général Carter F.Ham a surpris tout le monde, indiquant que les USA n'interviendraient pas militairement dans le conflit malien mais sans donner de détail. Ainsi, après avoir intervenu en Irak, Afghanistan et Libye, les Américains refusent de s'impliquer dans le bourbier malien, chose qui a laissé perplexe l'opinion publique et les observateurs internationaux et les spécialistes. Le commandant en chef d'Africom a exclu une éventuelle intervention militaire américaine dans le nord du Mali en privilégiant une solution politique. Le général Carter F. Ham, commandant en chef de l'Africom (commandement des forces armées américaines en Afrique), a affirmé lors d'une conférence de presse à Alger que son pays n'envisageait pas une présence militaire dans le nord du Mali. «La seule alternative qui ne pourrait pas exister, c'est la présence militaire américaine dans le nord du Mali», a indiqué le commandant d'Africom. Pour lui, « l'un des aspects clés dans le règlement de ce conflit, c'est de faire la distinction entre les groupes armés dans cette région et définir ceux qui sont terroristes et ceux qui ne le sont pas». La vision américaine pour un règlement politique et diplomatique de la crise malienne rejoint, ainsi, l'approche algérienne présentée, mercredi dernier à New York, par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, lors de la réunion de haut niveau sur le Sahel et le Mali, organisée en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. Cette approche préconise de cerner les aspects à prendre en considération dans la définition d'une stratégie pour le Sahel en cours d'élaboration par les Nations unies. L'Algérie estime, à ce propos, que pour s'entourer de meilleures chances de succès, la recherche d'une sortie de crise au Mali gagnerait à être conduite dans le respect de certaines exigences. Il s'agit d'abord d'aider et soutenir les Maliens en tant que premiers acteurs dans la recherche de solutions à leurs problèmes. Le deuxième aspect sur lequel l'accent doit être mis, est que les acteurs de la communauté internationale doivent être guidés par un même agenda et leurs efforts conduits selon un même ordonnancement, en tenant compte non seulement de la volonté des Maliens et des prérogatives de la Cedeao, mais aussi des intérêts de sécurité nationale des pays du champ voisins du Mali (Algérie, Niger et Mauritanie). Il doit également être tenu compte des responsabilités de supervision et de coordination dévolues à l'Union africaine en matière de maintien de la paix et de la sécurité et de l'appui attendu de l'ONU. Quant à la troisième exigence défendue par l'Algérie, est qu'une solution politique négociée doit être dégagée dans les meilleurs délais possibles pour éviter toute situation d'enlisement, qui impliquerait les acteurs qui se démarquent sans équivoque du terrorisme et du crime international organisé et qui renoncent à toute atteinte à l'intégrité territoriale du Mali. Le général américain a expliqué, dans ce contexte, que les Etats unis «n'ont pas la même compréhension» que l'Algérie au sujet de ce qui ce qui se passe au Mali et c'est pour cette raison, a-t-il dit, que «nous essayons de comprendre quel est le rôle du groupe Ansar Eddine ou encore celui du Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest) et du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad). Il a indiqué que d'autres défis doivent être relevés, «à commencer par la mise en place d'un gouvernement légitime à Bamako (capitale du Mali) et la nécessité de faire face aux préoccupations des populations dans le nord (du Mali)». Le responsable militaire américain s'est dit convaincu que «finalement, la crise au nord du Mali ne peut être résolue que de manière diplomatique ou politique». «La composante militaire fera partie d'un tout et jouera un rôle bien précis dans le règlement de ce conflit», a-t-il noté. D'autre part, le général Carter Ham a rendu hommage à l'Algérie pour son action «très efficace» dans le traitement de la crise humanitaire générée par le conflit dans le nord du Mali. «Au nord du Mali, il y a une crise humanitaire grave engendrée par le conflit dans la région. Il y a des gens qui ont besoin d'eau et de nourriture et l'Algérie a été très présente et très efficace dans ce sens», a-t-il déclaré. L'Algérie a fourni une aide humanitaire de 5 800 tonnes au profit des réfugiés maliens dans les pays voisins, ainsi qu'aux populations déplacées dans le sud du Mali.