Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a confirmé l'échec de la trêve de l'Aïd El-Adha qui s'est achevée lundi en Syrie où un attentat à la voiture piégée a fait dix morts, à Damas, et où des quartiers sont bombardés par l'aviation gouvernementale. Le gouvernement du président Bachar al Assad et les principaux groupes d'insurgés avaient accepté la trêve négociée par l'émissaire international Lakhdar Brahimi, entrée en vigueur vendredi, mais les violences ont rapidement repris le dessus. «Je suis profondément déçu que les parties en présence ne soient pas parvenues à respecter l'appel à un arrêt des combats», a déclaré le secrétaire général de l'ONU à Séoul où il a reçu un prix de la paix. «Cette crise ne pourra pas se résoudre par les armes et un bain de sang supplémentaire». Au moins 32 000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit, en mars 2011. Lakhdar Brahimi a également regretté que l'accord de cessez-le-feu n'ait pas été mieux appliqué et a précisé lundi que les Nations unies ne prévoyaient pas dans l'immédiat l'envoi de «casques bleus» en Syrie. Après s'être rendu lundi à Moscou, l'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe doit effectuer à partir de mardi une visite de deux jours en Chine, qui entend afficher sa neutralité dans ce conflit, et a appelé le gouvernement syrien à entamer des négociations avec les insurgés. Au sein de l'opposition, plusieurs responsables, dont des membres de l'Armée syrienne libre (ASL), ont entamé une nouvelle série de négociations afin d'unir des organisations toujours très divisées.Sur le terrain, la télévision publique rapporte qu'un attentat à la voiture piégée, commis par des «terroristes» - terme qui désigne officiellement la rébellion, a fait dix morts, dont des femmes et des enfants, lundi dans le sud-est de la capitale. Les médias d'Etat, en outre, accusent la rébellion d'être à l'origine de la rupture de la trêve, et d'avoir attaqué des troupes gouvernementales à Alep, capitale économique du pays, et Homs, dans le centre. A Damas, ou à proximité, des avions de combat ont pris pour cible, dans la nuit et la matinée, les quartiers de Kaboun, Zamalka, Irbin, Barzeh et Harat al Chouam, où les forces gouvernementales rencontrent une forte résistance de la part des insurgés. «Des chars ont été déployés autour de Harat al Chouam mais ils n'ont pas réussi à entrer. Ils ont essayé il y a une semaine et ils ont échoué», a expliqué un militant vivant à proximité et souhaitant conserver l'anonymat. Les bombardements sont les plus violents depuis que l'armée gouvernementale a commencé à utiliser des avions et des hélicoptères à Damas, en août, d'après des habitants de la capitale. Un groupe d'activistes a par ailleurs annoncé que l'aviation syrienne avait bombardé des terres agricoles près de la ville de Daïr az Zour, dans l'Est. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, une ONG basée à Londres et proche de l'opposition, 420 personnes ont été tuées en Syrie depuis vendredi.