Le président syrien Bachar al-Assad a reçu dimanche le médiateur international Lakhdar Brahimi, qui veut obtenir un cessez-le-feu la semaine prochaine entre rebelles et armée après 19 mois de violences meurtrières qui persistaient dans le pays. M. Brahimi, dont c'est la deuxième visite depuis sa prise de fonctions le 1er septembre, avait indiqué à son arrivée à Damas que ses discussions allaient porter sur "la nécessité de diminuer la violence actuelle et si possible de l'arrêter à l'occasion de Aïd al-Adha". Le médiateur international a appelé les belligérants en Syrie à proclamer "unilatéralement" un cessez-le feu pour la fête de Aid al-Adha, à l'issue de ses entretiens avec le président syrien Bachar al-Assad. "J'en appelle à tous, à chaque Syrien, dans la rue, les villages, aux combattants dans l'armée régulière syrienne et aux opposants, pour qu'ils prennent une décision unilatérale d'arrêter les hostilités à l'occasion de Aïd al-Adha et que cette trêve soit respectée à partir d'aujourd'hui ou de demain", a dit M. Brahimi à la presse. M. Brahimi a affirmé qu'il s'agit d'une "initiative personnelle, et non d'un plan détaillé de paix. C'est un appel à chaque syrien", a-t-il insisté. Il a ensuite indiqué avoir contacté des dirigeants de l'opposition civile à l'intérieur et à l'extérieur de la Syrie, et les groupes armés à l'intérieur du pays. "Nous avons trouvé un accueil très favorable à notre appel", a-t-il dit. "Nous retournerons en Syrie après l'Aïd et si le calme s'installe réellement pendant cette fête nous continuerons à travailler" sur une trêve durable, a-t-il ajouté. Dans ce cadre, l'Algérie a exprimé son soutien pour une trêve en Syrie lancé par l'Envoyé spécial de l'Onu et de Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, à l'occasion de la fête de l'Aïd Al Adha. "L'Algérie, qui a toujours appelé au dialogue pour un règlement pacifique de le crise en Syrie, apporte son soutien ferme à l'appel de Lakhdar Brahimi, pour une trêve en Syrie à l'occasion de la fête de l'Aïd Al Adha", selon le ministère des Affaires étrangères. Plusieurs pays, les Etats-Unis, la Chine, le Koweït appuient l'appel du secrétaire général des Nations unies et du secrétaire général de la Ligue arabe pour que toutes les parties en Syrie mettent un terme à la violence qui a touché vendredi le Liban après l'assassinat du chef des renseignements de la police libanaise, attribué par l'opposition au régime syrien et qui fait craindre de replonger le pays dans la tourmente. L'attaque à la voiture piégée perpétrée à Beyrouth et qui a fait ressurgir le cauchemar des attentats qui ont ensanglanté la capitale jusqu'à un passé récent, a visé le général Wissam al-Hassan, qualifié de "fer de lance contre le régime syrien" par la presse. L'attentat a fait huit morts et 86 blessés selon une source gouvernementale. Les experts estiment aussi que la Syrie est le suspect numéro un dans cet assassinat qui démontre que, même affaibli par une révolte, qui s'est transformée en conflit armé, le pouvoir à Damas a encore les moyens d'agir chez son voisin. Sur le terrain, au moins dix personnes ont été tuées et 15 autres blessées dans l'explosion d'une bombe ou d'une voiture piégée dimanche matin sur la place de Bab Touma, un quartier chrétien de la vieille ville de Damas, devant le commissariat de police. Le régime a bombardé la ville d'Harasta — située à 10 km au nord-est de la capitale — où des combats se déroulaient. Les forces armées ont également pilonné les vergers de la ville voisine de Douma, la localité de Zamalka, ainsi que les villages de la Ghouta orientale. Elles se sont déployées dans la ville rebelle de Artouz, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Toujours dans la province de Damas, les corps d'une femme et de cinq enfants ont été retirés des décombres dans la localité de Saqba, cible de bombardements ces derniers jours. Dans la nuit, d'intenses combats se sont déroulés dans le quartier d'Assali à Damas entre des soldats et des rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL), a ajouté l'ONG. A Alep, métropole du Nord, une voiture piégée a explosé dans le quartier al-Siriane, faisant des blessés. Plusieurs autres quartiers d'Alep, dont Bab al-Nasr et Qastal, ont été bombardés. Un civil a été tué par un tireur embusqué dans le quartier Boustane al-Qasr et un combattant rebelle a péri lors de combats, selon l'OSDH. Ces violences interviennent au lendemain d'une nouvelle journée sanglante qui a fait 130 morts à travers la Syrie — 44 civils, 44 combattants rebelles, et 42 soldats — selon décompte de l'OSDH.