Un haut responsable de Ligue arabe a jugé lundi minimes les chances de parvenir à un cessez-le-feu cette semaine en Syrie, où l'armée a lancé de nouvelles offensives pour déloger les rebelles de leurs bastions. L'ONU travaille cependant sur le projet d'une force de maintien de la paix en Syrie en cas de cessez-le-feu durable sur le terrain, a annoncé lundi le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies, Hervé Ladsous. «Je confirme que nous réfléchissons à ce qui se passera si un cessez-le-feu et une solution politique émergent, à ce que nous pouvons faire pour contribuer à la sécurité et à la protection des civils», a déclaré M. Ladsous, rappelant toutefois qu'il faudrait alors un mandat du Conseil de sécurité, jusqu'à présent profondément divisé sur la question. Après un entretien dimanche à Damas avec le président syrien Bachar al-Assad, l'émissaire international Lakhdar Brahimi a appelé les belligérants à cesser «unilatéralement» les combats à l'occasion de la fête musulmane d'El-Adha, qui débute vendredi. Il a souligné qu'il s'agissait d'une «initiative personnelle» pour tenter d'arrêter le bain de sang qui a fait, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), plus de 34 000 morts depuis le début de la révolte anti-Assad en mars 2011. Malheureusement, l'espoir d'instaurer une trêve en Syrie pour la fête est faible jusqu'à présent», a déclaré le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmad ben Hilli, évoquant «les signes sur le terrain et la réaction du gouvernement syrien». En écho à ces propos, les troupes du régime tentaient de reprendre plusieurs localités aux mains des rebelles dans les provinces d'Idleb (nord-ouest), Alep (nord), Damas, Deraa (sud) et Homs (centre), a annoncé l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de témoins. L'armée bombardait en particulier à l'artillerie des localités près de Damas où sont retranchés les insurgés, comme Harasta, Zamalka et Irbine, et tentait de les prendre d'assaut, a précisé l'OSDH. Dans la province d'Idleb, les combats faisaient rage près de la base militaire de Wadi Deif, à la périphérie de Maaret al-Noomane, ville stratégique toujours bombardée par l'armée mais dont la prise le 9 octobre a permis aux rebelles de couper le principal axe routier utilisé par les forces du régime pour envoyer les renforts dans le nord.